Carotté lancera «Punklore et Trashdition» à Pont-Rouge

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Par Denise Paquin
Carotté lancera «Punklore et Trashdition» à Pont-Rouge

«Ce qu’on fait, ça ne s’est jamais fait et je pense que le monde va s’identifier au boutte à notre musique. Ça peut plaire à un large public. C’est un mélange explosif!» lance en entrevue Médé Langlois, celui qui a eu l’idée farfelue de fusionner Les Houlala! et Les Quêteux il y a deux ans.

Ce premier album propose 14 chansons et deux bonus sur iTune. Le premier extrait, «Invisible», est sorti pour les radios et le clip sur YouTube.

«Ça n’a plus rien à voir avec Les Houlala!. On s’est détaché. On a un son unique», avertit le Médé Langlois. Mais qu’est-ce donc que ce son? Un mélange de «grosse guitare» punk et de violon acoustique; des chansons à répondre jouées sur un rythme endiablé, le tout assaisonné de compositions du cru.

L’amalgame des musiques traditionnelle et moderne a été réalisé dans d’autres contrées, comme en Irlande. Les gens qui écoutent Carotté pour la première fois se demandent pourquoi on n’y avait pas pensé avant au Québec, souligne Médé Langlois. En fait, le groupe revisite le folklore québécois pour le garder en vie.

Si Carotté provoque une collision musicale, Médé estime que, d’un point de vue sociologique, ces deux extrêmes partagent aussi des affinités. «Le punk et le trad ce sont deux musiques parallèles, quasiment deux mondes parallèles, mais les deux sont dans la marge. Pour chacun, c’est une façon de vivre. Dans l’habillement, les valeurs, ça se ressemble», analyse-t-il. «Tout part de l’agriculture, du retour à la terre», ajoute le maraîcher-musicien.

Les six gars ont travaillé fort pour arriver à ce premier album, d’autant plus que tous occupent un emploi à temps plein. En novembre, ils ont passé 20 jours au Wild Studio, à Saint-Zénon. Presque une retraite fermée, reconnaît le guitariste et chanteur. «On est allé en résidence, car on voulait vivre le trip à fond. Ça s’est super bien déroulé. Peake [Vincent Peake, le réalisateur de l’album] est un très bon gars. Il nous a amenés beaucoup plus loin qu’on pensait», raconte Médé qui va jusqu’à dire que l’album «Punklore et Trashdition» marque vraiment leur passage chez les professionnels.

Les membres de Carotté ne sont pourtant pas nés de la dernière pluie. Médé, Éric Roberge (ex Éric Panic et Pénélope) et Gérald Doré ont chacun 25 ans de musique dans le corps. Étienne Bourré-Denis, Simon Lavallée et Manuel Lavallée ont fait plus que leurs classes avec Les Quêteux.

Guidés par  Vincent Peake (Grimskunk, Groovy Aardvark), les musiciens ont travaillé leurs voix, leurs harmonies, les arrangements. Ils répètent trois fois par semaine et sont en train de peaufiner leur présence sur scène avec Michel Faubert, des Charbonniers de l’enfer, «On prépare un show de festival. On prévoit un très gros été», affirme Médé Langlois. Pendant ce temps, derrière eux, une grosse machine s’active, avec Slam Disques et Preste, pour leur ouvrir des portes et préparer les tournées. «Ça nous libère», reconnaît le musicien agriculteur qui était habitué de vendre ses albums au comptoir à légumes familial, à Neuville.

Carotté sera en spectacle le 21 mars, à 21h, au Manoir de Pont-Rouge, avec ses invités Athena et Les Hommes de Florès. Les billets sont en prévente 8$ sur www.lepointdevente.com ou 15$ à la porte.

À peine sorti, l’album reçoit déjà de bonnes critiques aussi bien du mouvement punk que de la sphère traditionnelle, ce qui enchante le porte-parole du groupe Médé Langlois, de Neuville. Le webzine spécialisé Barricade Punk a inscrit Carotté dans sa liste des groupes à surveiller en 2015 et le magazine Voir a proposé les 14 pièces du CD en écoute libre durant 10 jours sur son site Internet.

 

 

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