Les entrepreneurs ont hâte à la relance

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Par Denise Paquin
Les entrepreneurs ont hâte à la relance
Dany Bisson, président de l’Association des gens d’affaires de Pont-Rouge, et Jean-Pierre Naud, président de la Chambre de commerce de l’Ouest de Portneuf. Photos - Archives

Les entrepreneurs de la région ont hâte de découvrir le plan de relance progressive du premier ministre François Legault (qui sera dévoilé aujourd’hui).

«Je pense qu’on est prêts, parce qu’un moment donné il faut recommencer quelque part ! Faut que ça reparte. Faut que ça redécolle !» lance au bout du fil Dany Bisson, président de l’Association des gens d’affaires de Pont-Rouge. «C’est une bonne affaire que le monde recommence à travailler tranquillement. C’est sûr qu’il y aura des restrictions», avertit M. Bisson dont l’association réunit plus de 90 entreprises et commerces de Pont-Rouge.

«À mon avis, le gouvernement doit avoir beaucoup de pression. On ne peut pas garder le monde indéfiniment en prison chez eux», analyse Jean-Pierre Naud, président de la Chambre de commerce de l’Ouest de Portneuf (CCOP) qui regroupe 150 entreprises dans sept municipalités. Il se dit favorable à une ouverture «si c’est bien fait», soit en maintenant les règles sanitaires qui sont maintenant bien ancrées dans la population.

Même son de cloche du côté du député Vincent Caron. «On sent une volonté de redémarrer petit à petit notre économie. Les gens seront prêts dès que le premier ministre et notre directeur de la santé publique l’annonceront», affirme-t-il.

M. Caron a noté un changement d’attitude chez les Portneuvois, en particulier au sujet des écoles. «Quand le premier ministre a évoqué pour la première fois une réouverture des écoles, j’ai eu quelques mamans qui m’ont dit : ¨Il ne faudrait pas !¨ Déjà une semaine après, on sentait que c’était complètement différent. J’entends plus de parents qui m’appellent ou qui m’écrivent pour me dire ¨ Nous, on aimerait ça que l’école reprenne¨», dit-il.

Dany Bisson et Jean-Pierre Naud sont d’accord sur le fait que l’aide non négligeable des gouvernements, des municipalités et des institutions financières a maintenu à flot plusieurs entreprises inactives depuis six semaines. «Ils n’ont pas le choix. Sans ça, il y aurait eu des faillites. Les gens auraient redonné leur maison, les voitures neuves. Tout y aurait passé. Ça n’aurait pas eu de bon sens», déclare M. Bisson qui se dit lui-même affecté. «Je suis à 30% dans mon chiffre d’affaires. Les gens ne sortent pas. Ils vont à l’épicerie, ils vont à la pharmacie, ils retournent chez eux», illustre le propriétaire d’une station-service.

«C’est sûr que les mesures sont appréciées. C’est un soutien qui n’existait pas après la Guerre 14-18 et la grande crise. Il faut penser que ce serait épouvantable», affirme Jean-Pierre Naud. «Je pense qu’il y en a qui vont avoir bien de la misère à survivre à ça, prévoit-il. Il y a des entreprises qui sont établies qui sont capables de durer longtemps. Mais les plus jeunes, qui sont plus fragiles, c’est sûr que ça va être très très difficile de passer à travers.»

Le président de la CCOP prévoit que cette crise pourrait avoir l’effet de ramener de la production locale au Québec et dans Portneuf. «Les gens commencent à comprendre l’importance d’être autonomes dans ce que l’on fabrique, évalue M. Naud. Chaque fois qu’on veut maximiser le profit et qu’on fait fabriquer dans des pays où la main-d’œuvre coûte moins cher, on perd des connaissances, on perd l’expérience de la production locale […] les équipements de production[…] Ça s’en va à la ferraille, pis après il faut tout recommencer.»

«Ce serait utopique de penser que du jour au lendemain toutes les entreprises vont reprendre. Ce retour-là va être progressif et graduel. Qu’elles vont être les autres entreprises qui vont être dans la prochaine étape, je n’ai pas d’information sur ce sujet-là», conclut le député Vincent Caron.

 

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