Saint-Raymond a une nouvelle arme contre le feu

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin

Le camion d’une valeur de 388 000$ a été présenté aux pompiers de Saint-Raymond, ainsi qu’aux maires et chefs de brigades du secteur nord réunis au centre multifonctionnel.  

Hélène Picard, présidente de la compagnie Aéro-Feu, de Longueuil, a remis les clés du seul véhicule du genre dans la Capitale-Nationale au chef du service d’incendie Jean-Claude Paquet, qui attendait ce moment depuis 12 ans.

Le camion répond à un besoin dans une ville où de plus en plus de maisons sont situées en terrain montagneux, en forêt, près des lacs et plus difficilement accessibles avec les camions-incendie conventionnels. «La plus grande partie du parc immobilier est sans service d’aqueduc. Avec 3300 bâtiments dans cette situation, acquérir un camion minipompe devenait une priorité», a déclaré le maire Daniel Dion.

La dépense était inscrite au programme triennal d’immobilisation chaque année depuis cinq ans, a-t-il mentionné. Le conseil a finalement pris la décision l’an dernier, soit avant l’incendie au centre-ville. L’acquisition sera financée par règlement d’emprunt.

En incluant Saint-Léonard et Lac-Sergent, le territoire desservi par le service d’incendie de Saint-Raymond s’étend sur 815 kilomètres carrés, où pullulent les résidences, les chalets, les fermes et les entreprises non desservies par des bornes-fontaines. Le camion pourra aussi intervenir rapidement sur tout incendie avec un effectif réduit de seulement deux hommes, a indiqué le directeur général de la Ville François Dumont.

Un deux pour un

Le nouveau camion incendie, monté sur un gros pick-up Ford modèle 550 Super Duty acheté chez Dalton, est beaucoup moins imposant que les camions conventionnels. Sa particularité – la pompe combinée – se cache dans sa boîte. Elle offre un système d’extinction conventionnel à haut volume et un nouveau système à haute pression, les deux utilisables avec de l’eau ou de la mousse.

La minipompe a été manufacturée aux États-Unis par Rosenbauer. Le consortium américano-autrichien est le plus vieux et le plus important manufacturier de camions-incendie au monde, a souligné la présidente d’Aéro-Feu, Hélène Picard, rappelant, du même coup, que sa compagnie fait affaire avec Saint-Raymond depuis près de 50 ans.

Le système à haute pression permet de vaporiser l’eau en gouttelettes 100 fois plus petites que celles qui sortent d’un boyau à haut volume. La superficie atteinte est aussi multipliée par 100. «Cent pour cent de l’eau est utilisée pour absorber la chaleur», explique Éric Chagnon, qui a présenté les caractéristiques techniques de l’équipement.

Quand la pompe est engagée, elle permet aux pompiers de travailler avec 840 gallons/minute sur le volume et 80 gallons/minute à 600 livres sur la haute pression. La boîte du camion est faite d’aluminium et contient un réservoir de 200 gallons d’eau et de 16 gallons de mousse et une génératrice de 120 volts.

En plus d’économiser l’eau, le système accélère l’extinction des foyers d’incendie. Dans une vidéo d’entreprise présentée par Aéro-Feu, un incendie est contrôlé en 14 secondes avec la haute pression alors qu’il en faut 54 avec un système conventionnel.   

Selon Hélène Picard, Aéro-Feu a mis cinq ans à faire la promotion de la minipompe avant de vendre son premier camion. Aujourd’hui, une cinquantaine de véhicules sont en service au Québec.

 

 

 

 

Partager cet article