«On est des drogués au pétrole à tous les niveaux de notre existence et s’imposer collectivement le projet de sortir du pétrole, c’est remettre en cause une façon nocive qui nous mène aujourd’hui au cul-de-sac qu’on connaît. On devrait s’éloigner du pétrole plutôt que de s’y enfoncer», a alerté le réalisateur du documentaire «Anticosti : la chasse au pétrole extrême».
Assis parmi la quarantaine de festivaliers qui ont assisté à l’exposé, le juriste Richard Langelier s’est empressé de réagir en abordant les effets de la mobilisation à Gaspé. Des citoyens ont récemment exigé du conseil municipal qu’il retire les permis d’exploitation du projet Haldimand à Pétrolia.
«Cette résistance citoyenne est importante. On a un devoir de protéger notre territoire», intervient aussitôt Martin Poirier, cofondateur de l’initiative «NON à une marée noire dans le Saint-Laurent».
La désinformation et le manque de couverture médiatique affectent aussi les citoyens. «Ça me sidère de voir à quel point on n’est pas au courant. Je m’aperçois qu’il y a quasiment plus de groupes d’action que de personnes sensibilisées autour de moi», a dénoncé une femme dans la salle. «Je pense qu’il faut nourrir l’indignation chez ceux qui ne sont pas réveillés», a répondu Dominic Champagne.
«La prospérité du Québec a été bâtie sur des énergies renouvelables et l’avenir et la prospérité du Québec le sera aussi. Il faut les [les énergies renouvelables] accepter! Les arguments qu’on nous sert comme quoi ça coûte trop cher, ceux qui disent ça, c’est ceux qui veulent nous vendre du pétrole», a soulevé André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.
Et les solutions?
Le Québec serait dans une posture exceptionnelle pour se sortir du pétrole, selon les panélistes dont faisaient partie les réalisateurs Ian Jacquier et Doris Buttignol.
«L’Allemagne vient de se donner un plan pour sortir du nucléaire, le Danemark vient de se donner un plan pour se sortir du pétrole, pourquoi pas le Québec?» suggère Dominic Champagne. «Parce que la volonté politique n’existe que par l’opinion publique exprimée constamment», lui a répondu André Bélisle.
«Désinvestir le pétrole! Aller voir ceux qui gèrent nos RÉER! Imaginez! Avec les milliards qui sont placés là, imaginez [ce qui se produirait] si on décidait collectivement au Québec, s’il y avait une volonté politique forte de se servir de nos institutions!» a lancé M. Champagne suscitant une salve d’applaudissements du public.
Pousser les gouvernements à développer des énergies vertes telles que l’énergie solaire, l’éolien, la géothermie, la biométhanisation est une autre des solutions avancées par les panélistes.
Ce deuxième forum à avoir lieu dans le cadre du FFPE était organisé en collaboration avec la Table de concertation en environnement de Portneuf et le mouvement Stop oléoduc Portneuf – Saint-Augustin.