Qui dit retour du beau temps, dit retour des ours noirs

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Par Michel Therrien
Qui dit retour du beau temps, dit retour des ours noirs

Ce contenu rédactionnel est commandité par Germain Chevrolet Buick GMC à Saint-Raymond.

Je ne vais pas prendre 1001 détours pour vous dire d’entrée de jeu que tout me fascine chez l’ours noir. Prenez la femelle capturée récemment dans un parc national américain et qui a été transportée 1000 miles plus loin. Croyez-le ou non, la femelle est revenue exactement à son lieu d’origine et ce en peu de temps et après avoir traversé trois états américains. Vous croyez que c’est l’homme qui a inventé le GPS ?

À mon avis, l’ours noir a déjà cette forme de dispositif dans son cerveau. Sinon comment fait-il pour revenir exactement au même endroit après avoir subi le stress d’être capturé puis transporté dans une cage à 100 kilomètres à l’heure?

La qualité de la chair

Ce qui me fascine aussi de cet animal c’est la qualité de sa chair. La revue dans laquelle je suis chroniqueur a déjà fait un test à l’aveugle auprès de plusieurs goûteurs, alors qu’un cuisinier avait préparé la même coupe de viande pour un chevreuil, un orignal, un caribou et un ours, tous du même âge.

Comme les gens ne savaient pas ce qu’ils mangeaient, le résultat du test n’était pas affecté par une quelconque variable émotive extérieure. Contre toute attente, c’est la viande de l’ours noir qui a remporté la palme de la meilleure expérience de dégustation, et ce, avec une bonne longueur d’avance sur les autres. On associe encore trop souvent la viande d’ours aux anciens dépotoirs à ciel ouvert qui existaient au Québec, alors que cet animal omnivore est beaucoup plus fin gourmet que l’on pense.

En effet, l’ours noir est souvent davantage herbivore que carnivore et il incorpore régulièrement à son menu la protéine animale provenant d’insectes. IL est particulièrement adepte des fourmis. Autant le dire, c’est rare que ça survient, mais un ours peut-être porteur de la trichinellose (seulement 1 % à 2 % sont infectés) qui peut être transmissible à l’homme. Ainsi, la consommation de viande d’ours crue ou rosée n’est pas suggérée et la cuisson centrale de la chair centrale doit atteindre 77 degrés Celsius ou 170 degrés Fahrenheit afin d’éviter toute possible contamination.

Apprêter la viande d’ours

La viande d’ours peut donc se consommer en rôti, ragoût, en mijoté, en boulette et moi, je l’adore en viande fumée et aussi en saucisse. Plus au fait des fausses croyances à son sujet, les Québécois chassent dorénavant davantage l’ours noir et, en 2022, il s’est vendu 19500 permis.

Les chances de voir un ours sont assez bonnes quand la chasse est bien préparée. Les taux de succès sont assez égaux d’une année à l’autre, ce qui suggère des populations stables ou légèrement à la hausse dans certaines régions. Les régions de la Capitale-Nationale et de Portneuf sont des bonnes destinations pour chasser l’ours. À titre d’exemple, en 2000 ce secteur se classait deuxième pour le nombre de plaintes pour des présences indésirables d’ours près des habitations juste derrière la région de l’Outaouais. La région de Portneuf demeure ma destination de choix pour cette chasse depuis déjà quelques années.

Technique de chasse

Ma technique de chasse vise surtout à découvrir un habitat laissant des indices de présences printanières d’ours. Ceux-ci affectionnent particulièrement les peuplements forestiers offrant des strates d’âges diversifiés comme des forêts plus âgées entremêlées de jeunes habitats comme des anciens secteurs de coupes forestières. J’attire souvent des ours dans un biotope spécifique en choisissant des forêts comportant la présence de regroupements de trembles, car les ours affectionnent les bourgeons printaniers émergeants de ses types d’arbres. Par ailleurs, j’aime bien mettre mes appâts dans un versant montagneux opposé au soleil couchant afin que la pénombre de la fin du jour s’installe plus rapidement dans le « village » des ours. Selon mes observations, les meilleurs appâts sont les moulées à base de maïs saupoudrés de sucre (poudre à Jello) et de mélasse. Les ours ont des coussinets plantaires qui retiendront les odeurs des appâts et, en retournant dans la forêt, ils laisseront eux-mêmes des corridors d’odeurs sous leurs pattes que d’autres ours auront tôt fait de découvrir. À mes yeux, la chasse à l’ours est celle par excellence pour initier des nouveaux adeptes et des jeunes qui feront de la pêche durant le jour.

Juin est le mois par excellence pour cette chasse et la forêt regorge d’oiseaux chanteurs en fin de journée. En utilisant un dispositif chasse moustique tel que Therma Cell, l’expérience de l’attente n’aura rien à voir avec celles que vivaient nos aînés qui s’adonnaient au même défi dans les années antérieures.

Enfin, en prélevant certains sujets plus matures tels que des mâles âgés, nous obtenons davantage de venaison au congélateur mais il arrive aussi que nous enlevons un prédateur du décor dans lequel nos jeunes orignaux tentent de grandir, car, oui, l’ours demeure naturellement un prédateur opportuniste. Je ne les aimes pas moins pour autant.

La nature est ce qu’elle doit être, pleine d’enjeux et de défis pour qui y met les pieds, les sabots ou les griffes !

Pour d’autres conseils de chasse et pêche, consultez le site Internet de Michel Therrien.

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