Mathieu Lelièvre, un jeune athlète habité par le sport

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Par Denise Paquin
Mathieu Lelièvre, un jeune athlète habité par le sport
Mathieu Lelièvre sautant sur la glace lors du Défi sportif Alter Ego. Photo – François Lacasse / Défi sportif Alter Ego 2019

La pandémie a chamboulé l’horaire de Mathieu Lelièvre. Mais le jeune parahockeyeur de Donnacona n’a pas relâché l’entraînement, en attendant de croiser de nouveau le fer avec les meilleurs athlètes du sport au Canada.

Preuve qu’il s’entraîne toujours avec sérieux, Mathieu Lelièvre a remporté pour une troisième année d’affilée une bourse de 2000$ de la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec.

Le montant n’est pas énorme, mais l’adolescent âgé de 15 ans apprécie ce coup de pouce qui l’aidera à poursuivre à la fois ses études de 4e secondaire et son entraînement exigeant.

Même si la pandémie a annulé le calendrier des rencontres interprovinciales, Mathieu se rend à Montréal chaque semaine pour s’entraîner avec ses coéquipiers du programme Équipe Québec, dont il fait partie depuis trois ans. C’est sans compter les heures d’entraînement du sport-études, qu’il a adopté dès son entrée à l’école secondaire Donnacona, et l’entraînement à la maison.

«Je m’entraîne. Ça vient avec le travail de devenir bon dans n’importe quelle activité», lance-t-il avec philosophie. C’est aussi pour être fort, car il faut beaucoup de force dans les bras pour manœuvrer à la fois la luge et le bâton de hockey sur la glace.

Mathieu a toujours été un grand sportif. Et le cancer qui a surgi dans sa cuisse gauche et qui lui a fait perdre sa jambe à l’âge de sept ans n’a pas freiné longtemps sa passion.

«Mon père m’a initié à tous les sports possibles. Il savait que j’aimais ça. C’est une passion pour lui. C’est pour ça que j’ai trouvé le hockey-luge. Dans les hôpitaux il y a plusieurs fondations, comme Adaptavie, la Fondation du sport adapté du Québec, qui viennent en parler. J’ai sauté dans le hockey», raconte Mathieu qui joue au parahockey depuis huit ans.

Son entrée en sports-études allait de soi. Il avait besoin de plus de périodes durant lesquelles il pouvait bouger plus, dit-il. Et pour bouger, il bouge. «Je joue au soccer, je suis capable de jouer au basketball, au volleyball, au tennis. Je peux faire tous les sports», affirme Mathieu. Au parahockey, il est un ailier, un fabricant de jeux.

Et ce qu’il aime, c’est la vitesse. Alors, quand vient le temps de passer au jeu, il laisse sa prothèse sur le banc et glisse ses béquilles sous ses aisselles. «Avec ma prothèse, je trouvais ça difficile, je ne pouvais pas aller vite. Avec mes béquilles c’est toujours plus rapide», explique-t-il.

Mais son sport de prédilection c’est le parahockey, ou hockey-luge. Il a été sélectionné par Équipe Québec il y a trois ans. En raison de la pandémie, les matchs avec les équipes des autres provinces sont suspendus. La vingtaine de joueurs dispute des matchs intraéquipes lors des entraînements hebdomadaires à Montréal. «Équipe Québec a joué contre l’équipe paralympique de la Chine l’an dernier», souligne l’athlète.

En 2019, Mathieu a été invité au camp de sélection de l’équipe canadienne de développement au Défi sportif AlterGo. Il aimerait faire partie de l’équipe canadienne de développement, puis de la formation nationale pour jouer aux Jeux paralympiques.

Pour l’instant, il espère que le championnat canadien, qui a lieu en août, ne sera pas annulé, comme l’an dernier.

Mathieu avoue qu’il aimerait jouer dans la région, mais il n’y a pas assez de joueurs, à peine trois, pour justifier une structure sportive. «Il devait y avoir un club à Trois-Rivières, mais la COVID a stoppé le projet», explique-t-il.

Pour s’entraîner davantage afin d’atteindre ses objectifs, il sait qu’il devra probablement déménager à Montréal. Il prévoit prendre sa décision lorsqu’il décidera de poursuivre ses études au niveau collégial pour devenir journaliste ou chroniqueur sportif.

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