Le député conservateur Joël Godin n’entend pas baisser les bras face aux changements climatiques, malgré le revers que sa proposition a subi lors du congrès de son parti le mois dernier. Il affirme, tout comme son chef Erin O’Toole, que les conservateurs auront un plan «clair, défini et sérieux» lors de la prochaine élection.
La motion présentée par le député de Portneuf – Jacques-Cartier a été battue par 54% des délégués en congrès durant la fin de semaine du 20 mars.
Selon Joël Godin, ce vote tient plus au contexte qu’à un choix ferme des conservateurs, puisqu’il présentait à peu de choses près ce que contenait le programme du parti lors de l’élection fédérale de 2019.
Il croit que le mode virtuel du congrès, le nombre de résolutions (plus de 200) sur lesquelles les délégués étaient appelés à voter en quelques heures, sans pouvoir faire d’amendements, ont causé son rejet.
Des médias ont aussi avancé que l’aile de droite du parti aurait «voté contre pour donner une jambette», dit M. Godin, mais il y croit peu. Il estime que la motion soutenue par l’association de comté aurait peut-être gagné à être simplifiée.
Dans cette résolution, le Parti conservateur reconnaissait les changements climatiques, il s’engageait à agir, il responsabilisait les super pollueurs et soutenait les technologies vertes.
Selon Joël Godin, le gouvernement libéral avance beaucoup de projets, mais il n’atteint pas les objectifs de réduction des GES des traités qu’il a signés. Son parti veut forcer les plus gros pollueurs à agir et faire du Canada un leader international dans les technologies vertes. Il veut maintenir l’équilibre entre environnement et développement dans la transition énergétique qui doit se faire de façon urgente, affirme-t-il.
Le député de Portneuf – Jacques-Cartier rappelle que son chef Erin O’Toole a dit très clairement que les changements climatiques sont réels. «J’ai rencontré mon chef et il va faire en sorte qu’il y aura une réduction des GES. Les bottines vont suivre les babines», déclare-t-il. «Si le Parti conservateur n’était pas sensible à l’environnement, je ne serais pas député du parti», ajoute-t-il.
Le Parti conservateur a perdu des munitions avec le jugement de la Cour suprême qui a reconnu que le gouvernement fédéral a le droit d’imposer une taxe sur le carbone comme solution à un problème national. Mais Joël Godin n’y est pas plus favorable: «Arrêtons de pelleter dans la cour des taxes aux contribuables !» lance-t-il. Il reconnaît que le transport est une cause importante de GES, mais que le Canada doit composer avec ce problème pour encore quelques années, compte tenu de ses grandes distances.
Six résolutions du Québec
Le député Joël Godin souligne que l’accent qui a été mis sur la résolution sur les changements climatiques a jeté de l’ombre sur e fait que six des sept résolutions présentées par le Québec ont été adoptées en congrès.
La principale tient à un combat qu’il a lui-même mené pour une citoyenne de sa circonscription aux prises avec le cancer. Le parti demande une prolongation de l’assurance-emploi sur 52 semaines, plutôt 50 semaines comme le propose le Bloc québécois.
Les conservateurs ont aussi adopté une résolution pour alléger le fardeau fiscal des retraités qui retournent sur le marché du travail ainsi qu’une politique pour favoriser l’achat d’aluminium à faible teneur en carbone, un procédé en développement dans des alumineries au Canada.
