Les producteurs dénoncent les motoneigistes délinquants

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Par Alain Turgeon
Les producteurs dénoncent les motoneigistes délinquants
Les producteurs agricoles et les clubs de motoneige organisent une campagne pour sensibiliser la population aux dommages causés par le passage des motoneiges sur les terres agricoles.

Fraisière saccagée, cultures endommagées, les producteurs agricoles dénoncent le comportement des motoneigistes délinquants.

La tolérance des agriculteurs est mise à l’épreuve lorsque certains motoneigistes choisissent de circuler comme bon leur semble sur leurs terres. «Ce comportement doit cesser», a déclaré le président de la Fédération des clubs de motoneiges du Québec (FCMQ), Réal Camiré, qui s’allie à l’UPA pour rappeler aux motoneigistes l’importance d’adopter des pratiques respectueuses.

Les motoneigistes ne comprennent pas l’importance de ne pas se promener dans les champs, dit le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Portneuf, Demsey Côté. La neige molle sert d’isolant et protège les cultures, mais elle perd cette propriété lorsqu’elle est durcie par le passage des motoneiges, explique-t-il. «Les motoneigistes ne savent pas ce qu’il y a sous la neige. Il est là le bobo», dit-il. Ils sont passés dans un champ de fraises cultivées sous plastique. Les pertes se comptent en dizaine de milliers de dollars, souligne-t-il.

Selon lui, les droits de passage pour les sentiers ne rapportent rien aux agriculteurs autres que des inconvénients. «Qui paie pour ça. Ce sont encore les producteurs. On fait briser nos affaires, mais c’est nous autres qui devons faire des pancartes, prendre le temps d’appeler les clubs de motoneige, trouver des endroits stratégiques. Les gens s’en balancent. Il y a un gros travail de sensibilisation à faire», a commenté M. Côté, qui reconnaît que les problèmes sont causés par une minorité de motoneigistes.

Selon le président de l’UPA, le problème s’est accentué cette année parce qu’il y a peu de neige et que les clubs de motoneige ont tardé à ouvrir les sentiers. Il y a aussi l’augmentation importante de nouveaux adeptes qui ont acheté une motoneige à cause de la pandémie. Il y a un paquet de nouveaux utilisateurs qui ne connaissent pas les règles, déplore M. Côté.

Il est lui-même affecté par ce fléau. Des centaines si ce n’est des milliers de motoneiges sont passées sur ses terres avant l’ouverture des sentiers cet hiver, affirme M. Côté. Dès qu’un motoneigiste sort du sentier, il est suivi par d’autres. Il cultive de la luzerne et elle pousse en retard sur une bande d’une quarantaine de pieds où passe le sentier. Il est prêt à sacrifier une partie de son champ pour un sentier. «Je n’ai pas envie de les empêcher de passer. Il y a des retombées économiques. Il faut que le monde reste dans le sentier», répète le producteur.

Les motoneigistes qui circulent sur les terres sans autorisation pourrait compromettre la bonne relation entre les agriculteurs et les clubs de motoneiges. La moitié des 33 000 kilomètres de sentiers au Québec sont situés sur des terres privées appartenant très souvent à des producteurs agricoles et forestiers.

 

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