Renée Brière met son ingéniosité au service des personnes handicapées

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
Renée Brière met son ingéniosité au service des personnes handicapées

Le froid commence à s’installer, apportant son lot de problèmes et d’inconfort pour les personnes handicapées. Mais Renée Brière a trouvé une solution pour les aider à rester au chaud lors de leurs déplacements.

Renée Brière accompagne depuis sept ans Anne-Marie Désilets, une jeune femme de 29 ans atteinte de paralysie cérébrale qui se déplace en fauteuil roulant électrique. La femme de Donnacona l’accueille au retour à la maison après ses cours ou ses ateliers et l’accompagne à ses divers rendez-vous.

À force de côtoyer des personnes handicapées, Mme Brière s’est rendu compte que leur handicap rend invisibles tous les inconvénients causés par leur état. Jusqu’à en faire oublier qu’elles sont aussi sensibles à la chaleur en été et au froid en hiver.

Par exemple, la fameuse couverture qui est censée réchauffer les jambes n’est pas très efficace, de l’avis d’Anne-Marie Désilets. «En fauteuil, la couverte rentre dans les roues», a-t-elle expliqué lorsque nous l’avons rencontrée avec son accompagnante le 9 septembre dernier. C’est quand la couverture ne glisse pas tout bonnement par terre. «Au Centre Louis-Jolliet, à Québec, il y avait une patiente qui avait toujours les jambes découvertes. J’ai fait mon prototype pour elle», raconte Renée Brière.

Bénévole à l’Ouvroir de Donnacona, Renée Brière y a trouvé les matériaux dont elle avait besoin. Elle est particulièrement fière de donner une deuxième vie à des habits de neige ou de ski invendus.

Pour confectionner ses jambières, elle coupe les jambes de la partie pantalon. Elle crée une ouverture d’une trentaine de centimètres le long de la couture extérieure afin d’enfiler le pied et pose une fermeture velcro pour la refermer facilement. Les jambières recouvrent les jambes et les cuisses.

«Quand elle m’a offert une solution, j’étais bien contente !» lance en riant Anne-Marie qui confirme que les jambières sont plus confortables et chaudes que son ancienne couverture.

Renée Brière montre comment s’enfile le manchon qui permet à Anne-Marie Désilets de manœuvrer son fauteuil roulant électrique sans geler sa main droite. Photo – Denise Paquin

Toujours attentive aux besoins de sa protégée, Mme Brière avait noté qu’elle éprouvait d’autres difficultés. Sa maladie a déformé ses mains. Sa main droite, avec laquelle elle manipule la manette de son fauteuil électrique, s’est refermée comme une pince. Impossible d’enfiler une mitaine pour la protéger du froid. L’ingénieuse bricoleuse a trouvé une solution à ce problème : en découpant le haut d’un pantalon de ski, elle a confectionné une moufle qui recouvre sa main et s’attache grâce à une fermeture velcro sous le bras de son fauteuil.

«Mon objectif, c’est de rendre sa vie confortable», affirme Renée Brière. «Elle fait ça pour améliorer ma qualité de vie», témoigne Anne-Marie qui a joué avec plaisir au modèle lors de la séance de photos.

Ce sont des amis de Renée Brière qui l’ont incitée à parler de sa nouvelle activité. Après avoir travaillé 40 ans dans le domaine de l’alimentation, elle a lancé son entreprise, Confection RCB, afin d’aider des gens malades ou accidentés en adaptant des vêtements selon leurs besoins, à prix abordable.

«Ça peut aussi être fait pour quelqu’un en fauteuil roulant qui a une jambe coupée», indique Renée Brière. Dans ce cas, le bas se referme. Pour l’été, elle a aussi conçu un manchon qui recouvre la cuirette des accoudoirs du fauteuil de sa protégée. «Quand je voulais m’appuyer, je me brûlais les coudes, témoigne Anne-Marie Désilets. C’est vraiment pratique.»

«Finalement, je me rends compte que chaque fauteuil devrait être adapté pour chaque personne», conclut Renée Brière.

 

 

 

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