40 ans à transporter des élèves

Photo de Alain Turgeon
Par Alain Turgeon
40 ans à transporter des élèves
Ronald Paradis a conduit des enfants de Neuville à l’école pendant 40 ans. Photo – Alain Turgeon

«Toute bonne chose a une fin», a confié Ronald Paradis, quelques jours avant la fin des classes. Le chauffeur d’autobus scolaire a peut-être débarqué ses petits passagers pour une dernière fois le 19 juin après avoir conduit les élèves de Neuville à l’école pendant 40 ans.

Le chauffeur a eu 70 ans le 29 mai. «C’est devenu difficile le transport scolaire, surtout avec la COVID-19 qui risque d’être présente à l’automne», avoue-t-il.

Ronald Paradis a quand même voulu reprendre le volant de son autobus malgré la pandémie lors de la réouverture des écoles primaires en mai. Il voulait revoir les jeunes et les enseignants qu’il a côtoyés depuis nombre d’années. «J’aime trop mon travail pour ne pas finir ça en beauté», dit-il même s’il est chagriné de n’avoir pu revoir plusieurs jeunes, dont ceux du secondaire qui ne sont pas retournés à l’école.

Il n’était pas inquiet. Les mesures de protection appliquées et le nombre d’enfants restreint dans l’autobus l’ont rassuré. «Je n’avais pas peur. C’est sûr qu’il faut prendre des précautions», commente-t-il.

«Quand t’aimes ce que tu fais, ce n’est pas dur de faire un travail comme ça. Tu as de la difficulté à le lâcher parce que c’est un travail qui est plaisant et enrichissant. D’une année à l’autre, il arrive tellement de choses», explique le chauffeur.

Rien ne le destinait pourtant à ce métier, car pour lui c’est un métier, «le plus beau des métiers». Ronald Paradis était représentant en imprimerie et demeurait à Québec. Les frères Yvon, André et Richard Bouffard, ayant acheté la compagnie de leur père, cherchaient un gars pour faire la tenue de livres et conduire des autobus, raconte-t-il. Son beau-frère Yvon lui a offert l’emploi. «Je n’ai jamais regretté le “move” parce que travailler avec des enfants c’est plaisant. T’apprends des choses à travailler avec les enfants. Je discute beaucoup avec eux. J’ai adoré mon métier», a-t-il déclaré.

Depuis qu’il a commencé à conduire des autobus, il a transporté trois générations d’élèves de même famille. Depuis tout ce temps, il a fait le même circuit du 2e rang à Neuville sauf durant deux semaines où il a été appelé pour ramener l’ordre dans un autobus d’un autre circuit, indique-t-il.

Depuis 2003, il ne fait que conduire des autobus. Il était aussi conducteur lors des sorties d’école, du camp de jour et il a transporté les équipes sportives de l’école secondaire de Donnacona pendant une dizaine d’années. Il allait même sur le banc des joueurs. «J’ai visité des places où je ne serais probablement pas allé si je n’avais pas fait cette job-là. J’ai fait de belles sorties grâce à l’autobus», a-t-il poursuivi.

Il aime les jeunes et ils le lui rendent bien. Les enseignants et les parents en général aussi. «J’ai été un homme apprécié», croit-il. Des élèves du secondaire lui demandaient de signer leur livre des finissants. «Ça, c’était un beau cadeau. Ça venait me chercher», se rappelle-t-il. Les enfants lui ont donné leurs photos d’école. Il a reçu de belles marques d’appréciation au cours des dernières semaines.

Ronald Paradis rit quand il raconte qu’on l’appelle le Dominique Michel du transport scolaire parce que depuis trois ou quatre ans, il dit qu’il prendra sa retraite, mais il revient l’année suivante.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
1 Commentaire
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
Daniel Beaudet
Daniel Beaudet
3 années

Bonne retraite bien méritée Ronald