Duchesnay forme les agents de la faune du futur

Au nouveau pavillon Le Cerf, à la Station Duchesnay, les agents de la faune apprennent à déjouer les tactiques de plus en plus raffinées des braconniers. Aux simulations de saisies et cours de tir s’ajoutera bientôt la surveillance par drone. Bienvenue à l’école du futur. Depuis septembre, c’est dans ce nouvel édifice construit au coût de 6,5 M$  à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier que les agents de la faune acquièrent toutes les connaissances à jour pour appliquer leur serment de protéger la faune et de lutter contre le braconnage. «L’ancienne installation était en état de désuétude. [Le pavillon] conçu pour une cinquantaine d’années va répondre aux besoins actuels et futurs», a déclaré le ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs Luc Blanchette, qui a inauguré l’édifice cet avant-midi.

Formation par compétences Le pavillon qui remplace la bâtisse rustique de bois rond qui servait d’école depuis 1978 a été conçu pour offrir une formation par compétences. Il compte des plateaux et une cour intérieure où effectuer des simulations de saisies et d’arrestations, des salles d’interrogatoires, une résidence d’étudiants et une armurerie sécurisée. En effet, les agents de la faune possèdent, au même titre que les policiers, des droits d’enquête, d’arrestation et d’utilisation d’une arme. Les futurs agents ont aussi accès au territoire de 89 kilomètres carrés de la Station Duchesnay, mais «le bâtiment ne fait pas partie de l’offre touristique», a tenu à dire le président de la SÉPAQ John MacKay. Le centre de formation peut diplômer deux cohortes de 28 étudiants par année. C’est deux fois plus qu’avant en raison de la réduction de la durée du cours de 26 à 15 semaines. Il est complémentaire à l’obtention préalable de l’attestation d’études en protection de la faune, programme de 1600 heures dispensé au Cégep d’Alma. Emploi assuré «Duchesnay est la dernière étape avant de travailler sur le terrain», a rappelé le directeur général de la Protection de la faune au Québec, Réjean Rioux. Actuellement 23 étudiants suivent la formation qui les mènera au marché du travail le 21 juin. https://youtu.be/sHT6Tp3ZuXI Après avoir abaissé le nombre d’agents de la faune, Québec a ouvert 40 postes l’an dernier. Il y a actuellement 378 agents déployés dans toutes les régions. «Notre objectif est de remonter à 425 agents», a déclaré Réjean Rioux. De plus, avec la retraite des agents vieillissants, les perspectives d’emploi sont excellentes, a-t-il souligné en déplorant que l’école ne réussisse pas à remplir ses 28 places. Fait à noter, la cohorte actuelle ne compte aucun étudiant originaire de la MRC de Portneuf. «On est en recrutement intensif», a souligné M. Rioux. La prochaine session commencera en septembre. Et le travail ne manque pas. Durant la dernière année, la Protection de la faune a reçu 10 000 signalements, traité 4800 plaintes et porté 5700 chefs d’accusation contre 4227 individus. «La faune ne peut se plaindre. La protection de la faune ne pourrait se faire sans les citoyens», a déclaré Réjean Rioux. Le service a toutefois enregistré 1000 signalements de moins en raison des inondations dans le sud du Québec, a indiqué le directeur de la Protection de la faune. La crue des rivières a nui aux résidents et aux activités de pêche illicites des braconniers. Livré en retard Le nouveau pavillon a été livré un an plus tard que prévu et a coûté 1,2 M$ de plus. Québec avait annoncé en 2013 une subvention de 5,3 M$ pour moderniser le pavillon Le Cerf et le livrer durant l’année 2015-2016.