Quinze ans après la fondation du Festival de films pour l’environnement (FFPE), comment va la planète? S’il y a un Québécois qui peut répondre à cette question, c’est bien Jean Lemire. La projection de son film «Arctique, la dérive des traditions», le 21 avril, s’annonce déjà comme le clou de l’événement. «J’ai passé une partie de ma vie à gueuler à travers mes films. On a l’impression qu’on fait des gains, mais ça ne va pas assez vite», a résumé l’explorateur et scientifique lors du dévoilement de la programmation mercredi à Saint-Casimir. La projection de la version longue de son dernier documentaire marque l’heure des bilans pour le président de cette 15e édition qui aura lieu du 20 au 28 avril. Treize ans après la première incursion du Sedna IV dans le passage du Nord-Ouest, Jean Lemire est retourné dans le Grand Nord canadien l’an dernier. Les glaces permanentes ont disparu, ouvrant le passage aux navires commerciaux. Le mode de vie des Innus qui vivent de la chasse et de la pêche est maintenant aussi menacé que celui des ours polaires. «Il y a 13 ans, on avait été le 7e bateau à passer. En 2017, 52 navires étaient en lice. C’est fou le nombre de brise-glaces en construction dans le monde. Il va y avoir une ruée. On oublie que des gens restent là. Il y a une grande transformation. Cette partie du monde est vraiment à risque. On va avoir de plus en plus besoin de cinéastes pour dénoncer ça», a-t-il déclaré. Après avoir sensibilisé les Québécois à travers ses expéditions sur les océans Arctique et Antarctique, Jean Lemire poursuit son action au niveau international. Il a été nommé en septembre émissaire aux changements climatiques et aux enjeux nordiques et arctiques par le premier ministre Philippe Couillard. Il mise donc aujourd’hui sur «la diplomatie climatique qui s’installe dans le monde» pour mettre de la pression sur les gouvernements et sur la science pour «baser nos décisions pour l’avenir». «On essaie de combattre l’envie que les pays ont de se donner une image verte sans agir», affirme-t-il. 
Nadine Beaudet et Christian M. Fournier, qui se sont connus au festival en 2004, y présenteront le très attendu «La Maison des Syriens». Deux autres Portneuvois, Étienne Beaumont et Philippe Jobin, proposeront «En marche», sur le projet d’insertion mené dans la Vallée Bras-du-Nord. La marraine du festival, Geneviève Bilodeau, et son conjoint plongeur Patrick R. Bourgeois révèleront les beautés et la fragilité du fleuve dans «Québec profond» qui sera présenté en première mondiale.
Mik Landry a pris la barre du dynamique volet Kino qui a déjà reçu 30 inscriptions. Les cinéastes amateurs ont jusqu’au 1er avril pour s’inscrire. Les jeunes auront aussi l’occasion de participer à des ateliers de cinéma, soit à l’école, soit à la Maison de la culture de Donnacona (40$ et il faut s’informer et s’inscrire au 418 462-1080). D’autres films sont confirmés ou, tout comme le cocktail-bénéfice, restent à dévoiler, a fait savoir le directeur Léo-Denis Carpentier qui a rappelé que l’acronyme FFPE résume aussi la mission du festival qui est de «familiariser, filmer, promouvoir et éduquer». Toute la programmation et les détails pour l’inscription à des activités seront bientôt disponibles dans le site Internet ffpe.ca. On peut aussi y trouver l’information pour l’achat de passeports et de billets. https://youtu.be/2OKyxFuFw4c
