«L’économie va bien!» Cette phrase résume ce que l’analyste financier Jean-René Ouellet avait à dire aux gens d’affaires de Portneuf le 25 janvier à Pont-Rouge. L’année 2017 a été «géniale» avec un taux de croissance de 4%. «Ça peut continuer», a ajouté le gestionnaire de portefeuille chez Valeurs mobilières Desjardins qui était l’invité pour la deuxième fois des chambres de commerce de la région. Des indices? «Le transport donne le pouls de l’économie. Leur business roule dans le tapis! a exposé Jean-René Ouellet. Le long de la 20, il y a des panneaux ‘Nous embauchons’ tout le long. Pour la première fois en 10 ans, les 45 pays de l’OCDE sont en croissance.» L’analyste qui commente fréquemment l’activité boursière dans les médias ne s’attend pas à une surchauffe. Mais il faudra surveiller l’impact du manque de main-d’oeuvre sur les hausses de salaire. Wallmart a augmenté le sien de 12$ à 14$ l’heure et l’Ontario vient de hausser son salaire minimum à 15$. Le taux de chômage est à 4,9% au Québec, du jamais vu depuis 1979. Les entreprises annoncent des investissements en outillage pour, entre autres, compenser le manque de main-d’oeuvre. «La conséquence possible, c’est l’inflation», a indiqué M. Ouellet. Les banques centrales ont commencé à hausser leur taux directeur pour calmer le jeu. Lui prévoit trois hausses, peut-être même quatre en 2018. Son conseil: c’est le temps d’emprunter et sur une longue échéance afin de profiter des taux encore bas. Les investisseurs, eux, ont encore de belles occasions devant eux. Le gestionnaire ne prévoit pas de corrections importantes sur le marché boursier en hausse depuis 10 ans, la plus longue séquence depuis 1945. «À -8 ou -10, c’est une opportunité pour acheter», dit-il. Les États-Unis et l’Europe obtiennent sa préférence à l’heure actuelle. Réforme Morneau Les petites entreprises ont reçu une bonne nouvelle en octobre avec l’annonce de la réduction de 10,5% à 9% du taux d’imposition fédéral d’ici janvier 2019. Mais la réforme Morneau viendra chercher plus d’impôt dans les poches de plusieurs d’entre eux avec l’entrée en vigueur le 1er janvier 2018 d’une nouvelle mesure concernant le fractionnement de revenu. Cette mesure qui vise l’équité entre les contribuables est plus restrictive, selon le fiscaliste François Filion, de chez Lemieux Nolet, CPA, qui a décortiqué les nouvelles dispositions entrées en vigueur le 1er janvier. La mesure touchera entre autres les entreprises de services et des société de professionnels (médecins, dentistes, avocats, notaires, comptables, etc.). Au niveau de la déduction pour gain en capital, le ministre des Finances du Canada Bill Morneau a décidé en octobre 2017 de ne pas mettre en place une restriction pour empêcher la multiplication de la déduction pour gain en capital, mesure qu’il avait envisagée en juillet. Il est toujours possible pour un entrepreneur qui a mis en place une fiducie familiale discrétionnaire d’attribuer aux bénéficiaires de cette fiducie un gain en capital réalisé par la fiducie qui est admissible à la déduction pour gain en capital, peu importe l’âge des bénéficiaires. «Cette volte-face du ministre Morneau a surpris la communauté fiscale puisque c’était la seule parmi les nombreux changements annoncés avec laquelle la communauté fiscale était plutôt en accord», déclare François Filion. Le fiscaliste a par ailleurs indiqué que les entrepreneurs devront surveiller le prochain budget fédéral, en mars, pour savoir ce qu’il leur réserve vraiment. «On se tient à l’affût et on vous demande votre appui», a indiqué la directrice de la Chambre de commerce de l’est de Portneuf, Karine Lacroix. La Chambre soutient les prises de position de la Fédération québécoise des chambres de commerce. Mme Lacroix a invité les entrepreneurs à suivre #morneau sur Twitter. Cet article a été largement modifié afin de corriger des erreurs sur les mesures de la réforme Morneau, le 16 février 2018.