Oiseaux nicheurs en péril: la SHEP sonne l’alarme

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
Oiseaux nicheurs en péril: la SHEP sonne l’alarme

Avez-vous vu des oiseaux cet hiver? Eh bien, vous n’êtes pas seuls à avoir noté leur absence. «Il ne faut pas s’affoler», conseille le président de la Société d’horticulture et d’écologie de Portneuf (SHEP) Rolland Hamel. Ce dont il faut s’inquiéter, affirme-t-il, c’est plutôt de la diminution générale des populations d’oiseaux nicheurs. «On a vu de très grandes baisses du nombre d’oiseaux cet hiver dans Portneuf, mais le phénomène est à la grandeur du Québec», indique l’ornithologue amateur de Deschambault-Grondines. L’automne plus chaud aurait perturbé le cycle de production de semences de certains arbres, comme celui du bouleau, explique M. Hamel. Les mésanges, sittelles et pics ont passé l’hiver ailleurs en raison d’un manque de nourriture. Ce dont il s’inquiète, c’est plutôt de la diminution des populations d’oiseaux nicheurs dans la région. Populations en baisse Les signes sont sans équivoques et la situation déjà dramatique pour certaines espèces, comme l’hirondelle de grange qui a «pratiquement disparu», selon Rolland Hamel.

Une nichée d’hirondelles photographiée par Rolland Hamel dans un de ses nichoirs.
Le merle bleu serait aussi en danger. Disparu dans les années 1960, l’oiseau est revenu nicher grâce aux efforts de Jean-Paul Hamel et des frères Dion dans les années 1970-1980. «Jean-Paul Hamel a établi la première ligne de nichoirs dans l’ouest. Il en a eu jusqu’à 200», relate Rolland Hamel qui a pris la relève de son oncle. Mais dans les nichoirs installés le long des champs de maïs, canola et autres légumineuses, le signal est clair. «On a des oiseaux, mais ils ne sont plus capables de se reproduire. Les oeufs sont infertiles, relate Rolland Hamel. C’est la même chose pour l’hirondelle bicolore.» Tout comme pour les abeilles, on craint que cet effet soit dû à l’utilisation des pesticides. «On ne met pas en cause les pratiques des agriculteurs, ils travaillent avec les produits qu’on leur fournit», déplore Rolland Hamel. Intéresser les gens aux oiseaux À défaut de pouvoir changer les pratiques, Rolland Hamel mise sur la sensibilisation de la population. Il veut intéresser les Portneuvois, les jeunes en particulier, aux oiseaux, afin de rehausser les populations, soit en favorisant la nidification ou en luttant contre le braconnage. Car il y a des gens qui tirent sur les oiseaux, notamment sur la crécerelle, le plus petit rapace du Québec, témoigne l’ornithologue. La SHEP vient d’ajouter un volet sur l’ornithologie dans son site Internet sheportneuf.org. De plus, l’organisme offrira des nichoirs lors de deux conférences en avril, soit celle de l’ornithologue professionnel Serge Beaudette le 9 avril à Portneuf et une lors du Salon Nature de Portneuf à Saint-Raymond. Quelque 150 nichoirs seront distribués à des membres de la SHEP qui s’engagent à les surveiller et les entretenir. Ces nichoirs ont été fabriqués tout en cèdre par les frères Gignac (voir la photo), entre autres. Rolland Hamel précise que le merle bleu, l’hirondelle bicolore, la petite nyctale, le plus petit hibou au Québec, et la crécerelle profiteront de ces abris.
L’équipe qui a fabriqué 150 nichoirs en cèdre. De gauche à droite: Léonard Leclerc, Roger Gignac, qui a fourni et scié le bois de sa terre, Rolland Hamel, Lucien Gignac, Gilles Gignac, Yvan Gignac a fourni l’équipement pour le sciage ce sont tous des frères, sauf Léonard qui est vice-président de la SHEP
Photo – fournie par Rolland Hamel

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