Nouvelles règles pour traiter les eaux usées

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Par Mathieu Hardy
Nouvelles règles pour traiter les eaux usées

Quatre solutions «abordables et durables» ont été dévoilées le 10 avril, à Deschambault-Grondines, par Marc H. Plante, l’adjoint parlementaire du ministre de l’Environnement, aux côtés du député Michel Matte. Les modifications au Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées concernent principalement les propriétaires de résidences isolées ou non reliées à un système d’égout municipal. Les nouvelles dispositions prévoient aussi une aide financière gouvernementale pour moderniser leurs installations septiques.

«Ce que nous annonçons, ce sont des solutions pour la population et l’environnement», a déclaré M. Plante. «Il y a des types de sols qui ne permettent pas l’installation de fosses septiques qui étaient prévues au Règlement, donc on arrive avec d’autres solutions pour permettre [aux propriétaires de résidences isolées] de se conformer», a mentionné le bras droit du ministre David Heurtel. Les mesures sont économiques et en harmonie avec les normes de qualité de l’eau et de l’environnement, a-t-il poursuivi.

Encore à l’étape de projet, le renouvellement du règlement Q-2, r. 22 offrira la possibilité aux propriétaires de résidences isolées de mettre en commun un système de déphosphatation pour deux maisons existantes. L’aménagement d’une fosse de rétention à vidange totale fait également partie des modifications proposées. À ces solutions s’ajoute l’installation de systèmes de traitement étanches qui renvoient les eaux usées vers le réseau d’égout.

L’installation d’une toilette sèche sera autorisée à condition d’être reliée à un réservoir étanche dans lequel sont emmagasinées les eaux grises. «C’est ensemble qu’on a pu gagner ce point-là», a mentionné le député Matte, qui a porté à l’Assemblée nationale deux pétitions signées par ses concitoyens.

Pour encourager les propriétaires de résidences principales à choisir ces quatre solutions durables, le gouvernement offrira un crédit d’impôt RénoVert de 20% pour les dépenses excédant 2500$, et ce, jusqu’à concurrence de 10 000$.

Le projet de règlement sera publié dans la «Gazette officielle du Québec» pendant 60 jours pour recueillir les commentaires des citoyens, après quoi il sera mis en application. Une deuxième phase de modification suivra à l’hiver 2017.

Réactions

«Je sens une grande ouverture», a dit l’agronome et présidente de l’OBNL Terr-O-Nostra Environnement, Sandrine Seydoux. Satisfaite que la toilette sèche soit au coeur des solutions proposées par le gouvernement, elle souhaite sa démocratisation. En ce sens, son organisme veut créer, à court terme, un musée de toilettes sèches dans la région.

«L’expression commence à faire partie de la conversation», s’est pour sa part réjouie la propriétaire d’Aliksir et résidente de Grondines, Lucie Mainguy. Elle  salue la mesure incitative du crédit d’impôt, mais elle aimerait que l’ensemble de la population profite du réaménagement du règlement Q-2, r 22.

«On va être vraiment heureux quand on va aborder les problèmes environnementaux à la source», a-t-elle ajouté. Mme Mainguy entend se battre pour que le gouvernement comprenne que «les matières organiques sont des richesses naturelles qu’il faut valoriser».

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