Les enseignants, le personnel de la santé tout comme les employés de la SAAQ et d’Emploi Québec sont sortis dans la rue ce matin, emboîtant le pas au grand mouvement de grève tournante lancé hier par le Front commun du secteur public et parapublic.
La journée de grève dans la santé et l’éducation qui se déroule dans la région de la Capitale-Nationale coïncide avec la journée de grève dans la fonction publique à la grandeur du Québec.
Les employés de la santé ont été les premiers à amorcer le mouvement de grève. À partir de 23h hier soir, des syndiqués ont manifesté durant leur pause. Le mouvement se poursuivra jusqu’à 23h ce soir, a fait savoir Sylvie Landry, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses (STT) du Centre de santé de Portneuf.
Même s’ils ne sont pas nombreux, les grévistes qui brandissent des pancartes devant une dizaine d’établissements du Centre de santé de Portneuf représentent plus de 1000 employés du réseau de la santé, et le principal employeur de la MRC de Portneuf.
«Nous sommes 10% et nos membres sont sur des horaires de jour, de soir et de nuit. En raison de la loi sur les services essentiels, nous sommes tenus de garder 90% de nos membres au travail», explique Sylvie Landry qui a effectué une tournée des piquets de grève. Dans les urgences, 100% du personnel est en poste. «Le but ce n’est pas de mettre en danger les gens, mais de montrer que les offres du gouvernement sont indignes», martèle la présidente.
Sur les piquets se croisent les pancartes des quatre unités syndicales du CSSS de Portneuf. Trois sont affiliées à la CSN, soit celle des infirmières auxiliaires, celle des préposés aux bénéficiaires, employés de la buanderie, services alimentaires et hygiène et salubrité, et la dernière qui regroupe le personnel de bureau. La quatrième, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), regroupe les professionnels et techniciens en santé.
Sylvie Landry déplore qu’aucune entente ne soit en vue malgré une dizaine de rencontre de négociation: «La table centrale sur le salarial est prioritaire, car la dernière convention de cinq ans n’a pas été terrible et qu’avec les offres de 3% sur cinq ans on accuse un retard de près de 14%.» Elle décrie aussi le fait que rien n’avance à la table sectorielle malgré «qu’on a fait attention» aux demandes sur les conditions de travail. Sylvie Landry rappelle que 70% des salariés en santé sont des femmes.
Elle souligne, par ailleurs, que la pression augmente sur les syndicats pour les faire à la suite de la constitution du CIUSS qui s’étend de Portneuf à Charlevoix. «Il n’y a pas plus que quatre syndicats par institution. On est attaqués de toutes parts», lance Mme Landry. Pareil mouvement a eu lieu il y a une dizaine d’années à la suite de la création du CSSS de Portneuf.
Le Front commun poursuit sa grève tournante dans les régions du Québec jusqu’à vendredi. Le regroupement des syndicats a le mandat pour tenir d’autres journées de grève les 12 et 13 novembre ainsi que les 1er, 2 et 3 décembre.
