Les agents de la faune ont décrété, le 17 juillet, une interdiction de pêche de toutes les espèces. Elle sera en vigueur jusqu’au 31 mars 2016. L’objectif est de protéger le saumon alors que la montaison bat son plein.
La CBJC se réjouit de cette interdiction de pêche. Elle s’apprêtait à rencontrer les représentants du ministère du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs pour discuter des options, et l’interdiction de pêche en était une. «En 2014, ils [les agents de la faune] ont eu des observations et des plaintes de braconnage et ça semblait commencer en lion [cette année]. Ils nous ont dit d’emblée qu’ils allaient le faire [la demande au ministère]», a déclaré le directeur général de la CJBC Antoine Bourke.
Cette interdiction s’ajoute à la surveillance déjà effectuée le long de la rivière. Selon M. Bourke, l’interdiction de pêche vise aussi à empêcher les pêches accidentelles de saumons. Ces prises doivent être remises à l’eau sous peine d’amende.
La «clôture» emportée
Le saumon est de retour dans les rivières du Québec après une année 2014 désolante. Seulement 174 saumons avaient été capturés l’an dernier en comparaison de 269 en 2013. La tendance se confirme aussi dans la Jacques-Cartier. En date d’aujourd’hui, 122 saumons ont été capturés, dont 93 adultes et 29 jeunes. La CJBC avait remonté une centaine de saumons au lieu de reproduction dans le lac Jacques-Cartier.
L’absence du barrage de Donnacona, emporté par la crue en mai 2014, a peut-être eu un impact sur le taux de capture, car la passe migratoire à Cap-Santé est devenue inutilisable. Même si la barrière de capture a été posée pour une deuxième année, la capture des saumons cause toujours des maux de tête aux dirigeants de la CJBC.
La barrière de capture posée en juin de part et d’autre de la rivière à quelques mètres en amont du pont de la route 138 a été brisée par le courant le 2 juillet. Les 38 millimètres de pluie tombés la veille ont porté le débit de la rivière de 20 à 400 mètres cubes par seconde. «L’installer coûte très cher et il y avait une entente que si elle brisait ils ne la réinstalleraient pas», explique Antoine Bourke. La barrière avait été posée par WSP et Algonquin Power, propriétaire du barrage de Donnacona, assumait le coût.
La CJBC a tout de même deux solutions alternatives. Elle utilise la cage de capture construite dans la passe migratoire au barrage McDougall à Pont-Rouge. De plus, les employés de la CJBC «pêchent» directement au filet les saumons dans les fosses en aval des gorges Déry.
Selon Antoine Bourke, un grand nombre de saumons peuvent maintenant remonter dans les fosses à Pont-Rouge depuis qu’ils n’ont plus l’obstacle du barrage à Donnacona.
Le directeur de la CBJC rappelle que la pêche au saumon est interdite en tout temps sur toute la longueur de la rivière Jacques-Cartier. Il indique qu’un avis a été envoyé à toutes les associations de chasse et pêche.
Pour suivre la montaison des saumons, consulter www.cbjc.org, et pour la réglementation de la pêche, visiter le site mffp.gouv.qc.ca.