Novembre, tu es laid

par Nicolas Gaudreault
Novembre, tu es laid

Je commence mon article avec une confession, qui s’aimante facilement avec une gène profonde pour certains, mais pour moi ce n’est que la routine ; j’écoute de manière promptement assidu Occupation Double Andalousie. Vous m’avez bien lu! C’est novembre, quoi! Qu’est-ce qu’il y a de mieux à faire? En fait, je ne pourrais dire que je suis un fan, mais je continue tout de même à avoir les yeux bien rivés sur mon téléviseur chaque soir de semaine à regarder la quotidienne. Les querelles des autres égayent mes journées. Je me surprends même parfois le bec grand ouvert avec un léger filet de salive à les voir savourer une bonne Truly à l’ananas à 7h00 AM. La vie de rêve, quoi!

Je tombe rapidement de mon cumulonimbus lorsque l’émission suivante démarre. Je sens mon visage s’affaisser et mes yeux se croiser. Un léger goût de Reese à l’aneth (de dégoût) s’empare aussi de mon palais. Vous avez bien compris, l’émission présentant des vidéos supposément drôles et non pertinentes (Ça C’est Drôle) avec un narrateur à la fois absent, mais beaucoup trop présent a débuté.

Si je pouvais décrire le mois de Novembre en un programme télévisé, je choisirais ce dernier sans hésitations. Mais quelle déprime! Une vidéo d’une jeune fille qui tombe d’une boite de pick-up en 2003 avec une vieille voix rauque à l’arrière qui dit » Ouain, bin j’cré bin qu’a l’aurait été mieux sur son banc en avant elle, là! » (j’espère que vous avez lu avec des r roulés, sinon relisez), c’est très anémiant. On est supposé en rire à chaudes larmes, mais au final on ne fait que regarder avec un sentiment de répugnance et de vide intérieur.

C’est là que mes yeux dérivent du téléviseur pour la première fois, et je vois qu’il fait atrocement noir dehors. Mais noir très très foncé. La déprime de l’émission s’empare de moi. Je déteste vraiment Novembre. Je trouve qu’il nous assombrit, mes journées et moi. Il n’hésite surtout pas à nous ensevelir de feuilles, de difficultés, tantôt colorées, mais toujours décédées.

En y repensant bien, Novembre essaie toujours de me rabaisser, mais il n’a absolument rien pour lui. Il est mélancolique. Il est gris et souhaite qu’on le soit en retour ; la preuve, ces cieux pleurent presque tous les jours. Il se cache dès 16h car il a peur de la noirceur, peur que la lune le montre sous ses vraies couleurs, d’une brève lueur. Du moins, moi, je n’ai pas peur de la lune au final. Je l’aime même, je l’avoue! Je valserais avec si je le pouvais. Je l’embrasserais mais Novembre, elle l’embarrasserait complètement.

Je me sors rapidement de mon désenchantement lorsque l’émission met fin. Enfin. Un pénible 30 minutes en transe! C’est alors que je ferme ma télé, je lâche ma routine, question d’un bref moment, je mets mon manteau, je sors dehors et je vais livrer ma déprime saisonnière au bout de la rue.

Novembre, tu ne me mettras pas sur pause cette année!

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