Tous les partis politiques du Québec et, de Jean Charest à François Legault, les leaders politiques s’entendent pour affirmer qu’un Québec indépendant est viable économiquement. Mais il reste à la population à dire OUI à cette capacité pour réaliser le rêve d’enfin avoir un pays. Des conditions sont nécessaires pour y arriver et elles ne sont pas d’ordre financier ou économique. Un jeune étudiant les réunies dans une lettre ouverte publiée dans le Journal. Le titre les résume toutes : » Surmontons nos vieilles peurs ! »
Pour surmonter nos peurs, il faut un peu de lucidité et de la sagesse. La lucidité nous permet de voir la réalité en face en se débarrassant des conditionnements. Tout historien vous dira que les colonisateurs se sont toujours appliqués à cultiver et entretenir ce sentiment de peur chez les colonisés. Mais au fil des années du dernier siècle, des dizaines de peuples s’en sont libérés, ont retrouvé une dignité et ont fait leur indépendance. Après plusieurs tentatives, ce serait notre tour.
La lucidité passe aussi par un examen de la réalité et au Canada c’est d’abord l’existence de deux peuples différents, de langues différentes et, on le constate de plus en plus, de valeurs différentes. La réalité c’est notre situation de plus en plus dangereusement minoritaire et tributaire d’un pouvoir central qui veut nous noyer dans une immigration débridée et sans égard à notre capacité de l’assumer dans l’harmonie. La lucidité c’est de constater que nous sommes aux prises avec un pouvoir centralisateur qui creuse une dette devenue folle suite à des dépenses inutiles et farfelues (la liste, trop longue, mériterait toute une chronique).
À la lucidité, il faut allier un peu de sagesse. Si la peur nous paralyse, une certaine sagesse peut nous en libérer. La peur a pour objet principal, l’inconnu. C’est celle du jeune devant l’autonomie quand vient le temps de quitter le foyer familial pour en fonder un nouveau. C’est aussi celle d’un peuple habitué à vivre sous la tutelle d’un autre. Mais rester dans la dépendance, c’est aussi aller vers l’inconnu. Et dans le cas du Québec, cette dépendance signifie notre fin comme peuple. Nous avons surmonté la peur plus d’une fois dans notre histoire, il nous reste une étape à franchir. Suivons le mot d’ordre de ce jeune étudiant qui a repris celui de Jacques Parizeau : » N’ayez pas peur ! «