L’histoire en direct

par Robert Jasmin
L’histoire en direct

Je m’étais installé à mon ordinateur. J’avais devant moi quelques notes griffonnées sur un bout de papier comme je le fais chaque semaine au moment où je me mets à rédiger mon billet. C’était jeudi soir dernier, quelques minutes avant 20 heures. J’avais déjà écrit le titre et j’allais m’attaquer au texte. Puis, je me suis soudainement rappelé que ce soir-là, le comité spécial du Congrès américain sur l’insurrection du 6 janvier 2021 siégeait. Je me suis immédiatement connecté au réseau CNN. La séance du comité allait commencer. J’ai mis de côté mon texte. 

Après quelques minutes, j’ai réalisé que je vivais l’histoire en direct. La déclaration d’ouverture du président du comité et surtout celle de la coprésidente, la républicaine Liz Cheney, lesquelles étaient soutenues par des images filmées inédites des actions insurrectionnistes, n’ont laissé place à aucun doute : Donald Trump, le président encore en exercice, a été le grand responsable et fomenteur à tous égards du crime de sédition perpétré au Capitole, siège du Congrès américain. 

Seul Trump a persisté dans l’affirmation éhontée du grand mensonge selon lequel son élection a été volée. Tous les fidèles qui l’entouraient, de son propre ministre de la Justice à sa fille et ses plus proches conseillers, tous ont tenté de le convaincre qu’aucune fraude n’avait été commise et qu’il avait bel et bien été solidement battu par Joe Biden. Aveuglé par son obsession narcissique, cet ex-animateur de télé-réalité organisa alors un coup d’État. Les séances suivantes nous feront voir toutes les étapes de l’opération orchestrée par le premier président de l’histoire des États-Unis à se rendre coupable de sédition. 

Depuis son entrée en politique en 2016, cet homme a littéralement construit son pouvoir sur des mensonges quotidiens et sur la corruption systématique de ses protégés. Je n’ai cessé de le dire depuis les tout premiers jours de son règne. Je le faisais souvent, car je constatais qu’une dictature était en train d’être échafaudée à nos portes. De plus, des émules de Trump se répandaient ailleurs, même chez nous. Je le sentais à travers des lettres injurieuses que je recevais à l’occasion. J’ai même eu droit à une menace de mort proférée évidemment par un lâche anonyme. L’extrême-droite ne s’encombre pas de réflexions ni de grandes explications. Mais la vérité des faits qui sera révélée au fil des semaines à venir annulera toutes les élucubrations des adeptes du culte voué au président-escroc. Gardez l’antenne ! 

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