Le sort de l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs toujours incertain

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Par Mathieu Hardy
Le sort de l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs toujours incertain
La conseillère municipale Diane Godin et Pierre Gignac, président de la société d’histoire locale, sont inquiets du sort incertain de l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. (Photo : Mathieu Hardy)

À Portneuf, le sort de l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs est toujours incertain, plus de trois ans après sa fermeture. Mais l’existence d’un cimetière enfoui sous le pavé de son stationnement ravive le débat afin de l’épargner d’une éventuelle démolition.

Rencontrés sur les lieux, Diane Godin, conseillère municipale, et Pierre Gignac, président de la société d’histoire locale, ne cachent pas leur désarroi devant la décrépitude de l’église dont souhaite se départir la Fabrique de la Bienheureuse-Mère-Saint-Louis, incapable de la rénover et d’en assumer les frais afférents.

Mme Godin et M. Gignac sont d’avis que ce site doit absolument être sauvé et restauré pour assurer la tranquillité de leurs ancêtres et donner une nouvelle vocation à l’endroit, décriant le peu d’importance accordée au patrimoine bâti de leur localité. « Ce qu’il nous reste, il faut le garder », disent-ils, d’une même voix.

Des documents nous ayant été remis révèlent que « [dans] les limites approximatives du premier cimetière [NDLR : sous le pavé du stationnement actuel], il y aurait eu 1842 sépultures. » À cela s’ajouteraient environ 45 corps inhumés sous l’église construite après que la précédente ait été incendiée le 1er avril 1927.

Demande de citation

Devant cette découverte, les membres du comité pour la sauvegarde du clocher du secteur Est de la Ville exhortent les élus municipaux à citer l’église pour qu’elle devienne un site patrimonial comprenant aussi l’ancien presbytère et le premier cimetière du village de Notre-Dame-de-Portneuf.

Les signataires d’une missive acheminée le 1er mars dernier au conseil municipal, au nom du comité provisoire de l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, présentent une série d’arguments pour servir la valeur patrimoniale de l’édifice religieux. « [La] municipalité a le pouvoir de [la] citer au registre du Patrimoine culturel du Québec », peut-on y lire.

Positions claires

« La position de la Fabrique est claire, on est à vendre. On a offert l’église à la Ville, on attend une réponse », a expliqué son président, Jean-Pierre Soucy.

« On est sensibles, mais réalistes », exprime pour sa part Mario Alain, maire de Portneuf. Ayant déposé une offre d’achat au montant symbolique de 1 $ pour acquérir l’église du secteur Ouest, la Ville n’a pas la capacité financière d’effectuer les travaux visant à sécuriser et rouvrir au public l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, selon lui. Il évalue à 150 000 $ le coût de mise à niveau de l’autre église appelée à devenir une salle multifonctionnelle.

Coûts et financement

Tous sont d’accord : il n’y a pas de solution économique. Rénover ou démolir de l’église du secteur Est coûterait 1 M$ tandis que la démarche complexe d’exhumation, advenant un changement de vocation du site, est évaluée à 30 000 $ par dépouille, d’après nos sources.

Si la citation par la Ville peut permettre l’accès à du financement gouvernemental, la réalisation de la première étape — imminente, selon le maire Alain —, consiste à déposer une lettre d’intention pour ensuite commander une étude sur le potentiel patrimonial de l’église.

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