Celui qui crache en l’air…

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Par Robert Jasmin
Celui qui crache en l’air…

Il est des sujets désagréables qu’on aborde parce qu’ils sont menaçants et uniquement pour cette raison : la guerre en est un exemple. La Floride nauséabonde du gouverneur De Santis en est un autre. Il n’est pas de semaine sans que cet apprenti dictateur et probable candidat à la présidence ne fasse parler de lui et toujours pour des raisons déraisonnables. Ses méfaits sont à l’image de ceux commis par son célèbre citoyen de Mar-a-Lago, Donald Trump. Mais De Santis est plus dangereux car lui, il est intelligent.

Après avoir sorti des centaines de livres des bibliothèques publiques et des écoles, voilà qu’il enfonce son clou dictatorial au moyen d’une loi scélérate qui interdit aux enseignants de prononcer tout mot évoquant l’orientation sexuelle. Il est aussi interdit de parler de la période esclavagiste de l’histoire américaine. Mais les parents de De Santis ont dû oublier de dire à leur fils que lorsqu’on crache en l’air, ça nous retombe sur le nez : en réaction contre les lois De Santis, le géant du divertissement à Orlando, Disney, est parti en guerre contre le gouverneur floridien. De plus, des groupes importants qui devaient tenir leur congrès en Floride ont décidé d’aller ailleurs. Et ça ne fait que commencer.

Par ailleurs, en réaction à l’interdiction massive de livres dont le classique « Maus » qui raconte et dénonce l’enfer nazi, un citoyen brillant, Chaz Stevens, a demandé que l’on interdise aussi la Bible. Citant textuellement des passages du livre « saint », il soutient que celui-ci peut être néfaste pour les jeunes et qu’il devrait être sorti des écoles. Dans sa requête aux autorités scolaires, il souligne qu’il est inapproprié pour des enfants d’avoir accès à un livre où il est question d’adultères, de viols, de fornication, de meurtres, d’orgies et d’infanticides. Il est facile de vérifier l’existence de tous les passages dans lesquels ces mots apparaissent.

Comme je l’ai mentionné plus haut, dans les lois De Santis, il est dorénavant aussi interdit de faire référence à l’esclavage, cette période sans laquelle les États-Unis ne se seraient pas enrichis de façon aussi rapide et aussi déterminante. Or, la Bible parle abondamment de l’esclavage notamment comme récompense aux vainqueurs des guerres, en précisant que les esclaves devaient obéir à leur maître en acceptant leur statut. En conclusion, dans cette Floride fascisante et très chrétienne, on bannit l’amour du prochain quand il est de même sexe et on propose une Bible anachronique qui fait l’éloge de l’esclavagisme.

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