Tous ont vu les camionneurs occuper les espaces à proximité du Parlement, à Ottawa. Plus près de nous, à Québec, d’autres ont tenté de faire valoir leurs insatisfactions vis-à-vis les mesures sanitaires qui font notre quotidien depuis presque deux ans. Oublions la fatigue sanitaire mondiale pour nous concentrer sur le sort des camionneurs qui occupent la tribune médiatique des deux dernières semaines.
Dès le début du confinement, les camionneurs ont été touchés dans leurs conditions de travail.
Les services de transport se sont poursuivis malgré les règles de confinement strictes qui ont été mises en place. Avec un accès limité aux toilettes et aux douches, aux lieux de repos et aux restaurants, leurs déplacements quotidiens sont rapidement devenus problématiques.
« Ils ont beau avoir des petits frigos et pouvoir dormir dans leur camion, c’est malsain de devoir rester confiné aussi longtemps dans leur véhicule avec aussi peu de services accessibles. Oubliez ça, passer au service à l’auto avec une remorque de 53 pieds. » explique Mélany Matte, de Transport Matte, à Donnacona.
« Les camionneurs ont beaucoup souffert des mesures sanitaires. Ces dernières étaient nécessaires, mais elles les empêchaient d’avoir accès à des services essentiels pour leur bien-être. »
Selon elle cependant, la démonstration de force actuelle des camionneurs en manifestation à Ottawa et à Québec dépasse les seules revendications des membres de ce corps de métier.
À sa connaissance, aucun employé de sa compagnie n’est au front. Il faut dire que Transport Matte a moins ressenti les effets du confinement du fait que ses activités se passent surtout au Canada, et que le transport du bois, la spécialité de la compagnie, était considérée comme un service essentiel.
La cause des camionneurs et leur imposant équipement routier faisaient d’eux des boucs émissaires parfaits pour d’autres mouvements sociaux qui ont mauvaise presse aujourd’hui.
Les manifestants qui restent encore en campagne ne représentent pas la majorité des camionneurs.
Les métiers du transport, comme d’autres durant la pandémie, ont subi les affres de règles sanitaires qui ont causé des dommages collatéraux par leur manque de souplesse et de spécificité.
