J’écris le mot cancer et je vous vois déjà changer de page en lançant : « Pas encore! » Pourtant, vous connaissez sûrement quelqu’un qui en souffre. Comment lutter contre une maladie dont on ne peut parler? Surtout quand c’est pour faire connaître le projet de Laurence Dompierre-Major, qui veut lever le voile sur l’un des plus sournois d’entre eux, le cancer de l’ovaire. Elle prend la route à vélo pour relier Montréal à Gaspé en 14 jours, afin de rencontrer des femmes et sensibiliser les Québécois. Cette route turquoise l’amènera dans Portneuf le 7 septembre.
C’est une douleur au ventre, petite, mais persistante, qui a amené la jeune Montréalaise chez son médecin il y a deux ans. Des tests ont finalement débusqué le coupable : un cancer de l’ovaire. « Au début, on m’a dit : ‘‘Impossible, tu es trop jeune. ’’ J’aurais pu garder ça bien longtemps », raconte Laurence Dompierre-Major, jeune mère de famille et vidéaste aujourd’hui âgée de 35 ans.
« J’ai été opérée deux fois. On m’a enlevé mon utérus, mes ovaires et beaucoup d’autres organes dans mon abdomen », raconte-t-elle en entrevue téléphonique. Mais le plus difficile a été d’apprendre à vivre avec l’incertitude. « Quand on reçoit un diagnostic de ce type-là, on ne connaît rien, on creuse un peu, on découvre que c’est un cancer qui se guérit très mal, qui revient souvent, pour lequel les pronostics de taux de survie sont les mêmes depuis les 50 dernières années. Quand on compare avec le cancer du sein, les taux de survie sont nettement meilleurs parce qu’il y a eu beaucoup de femmes touchées, beaucoup plus de recherche, on trouve des traitements », explique-t-elle.
Pour tenter de trouver du réconfort, elle est entrée en contact avec d’autres femmes turquoises – couleur associée aux survivantes du cancer de l’ovaire – afin de connaître leur expérience, et de la documenter. Elle en a rencontré une trentaine, de façon virtuelle, et poursuivra sa démarche durant son périple. Elle s’est fait raconter les symptômes: douleurs au ventre, ballonnements, difficulté à manger, maux de jambes. « Les médecins vont dire : c’est la ménopause, des douleurs associées aux règles. Ça prend beaucoup de temps, et quand la femme arrive avec un ventre de femme enceinte, souvent c’est que la maladie est avancée. Il y a un travail à faire pour mieux guérir, mieux traiter ce cancer-là, mais, surtout, mieux prévenir, le dépister », affirme-t-elle. Son conseil : être à l’écoute de son corps et, dans le doute, consulter. Elle se réjouit que des femmes soient allées faire un bilan de santé après l’avoir rencontrée.
Elle-même a eu envie de tranformer son angoisse en quelque chose de concret. C’est pourquoi elle prend la route pour amasser des fonds pour la recherche. « J’ai eu envie de m’impliquer, de me mettre au défi. J’ai voulu voir ces femmes aux prises avec ce cancer-là. Ça me fait du bien, il y en a beaucoup qui sont porteuses d’espoir, qui ont eu un diagnostic il y a 10, 15 ans. Au final, ce qui reste c’est l’espoir », dit-elle.
Elle invite les femmes à participer à son projet, que ce soit pour rouler 5 ou 10 kilomètre avec elle, aller à sa rencontre, l’inviter à dîner, l’aider à récolter des fonds. « J’ai vraiment envie qu’il y ait le plus de femmes possible qui le fassent avec moi. S’il y a 30 femmes qui lèvent des fonds avec moi, ça fait ça de plus! » lance-t-elle.
On peut suivre Mme Dompierre-Major sur sa page Facebook et son compte Instagram. Pour contribuer à la levée de fonds, visiter le site Internet https://ovairecanada.org/larouteturquoise. Pour la rejoindre, son courriel : laurencedmajor@gmail.com. Enfin, visiter le site Internet ovairecanada.org pour avoir plus d’information.