Le Comité pour le bien-être en milieu agricole de Portneuf souhaite la venue d’un travailleur de rang, afin de soutenir les agriculteurs du territoire dans des moments difficiles.
Alors que l’Organisation mondiale de la santé révèle que le taux de suicide dans le milieu agricole est plus élevé que dans la population en général, le Comité pour le bien-être en milieu agricole de Portneuf veut aider les agriculteurs d’ici.
L’objectif du Comité formé de représentants de divers organismes est de sensibiliser, prévenir et soutenir les travailleurs du milieu agricole qui peuvent rencontrer de la détresse psychologique.
Selon Jean Julien de l’UPA de Portneuf et membre du Comité, le regroupement travaille actuellement à la venue d’un travailleur de rang sur le territoire au cours des prochains mois.
Un travailleur de rang, concept inspiré du travailleur de rue, est un intervenant psychosocial connaissant la réalité des agriculteurs. Le spécialiste soutient des familles du milieu agricole dans des moments difficiles.
Le service d’écoute, d’aide, d’accompagnement et de répit est offert par l’organisme provincial Au Cœur des familles agricoles (ACFA). L’approche du travailleur de rang est préventive et proactive.
M. Julien a indiqué que le projet s’inscrit dans la volonté de la confédération de l’UPA de soutenir sur le terrain les agriculteurs.
Le Comité pour le bien-être en milieu agricole de Portneuf, actif depuis quatre ans, est composé de huit membres représentant des citoyens, des producteurs agricoles, le Réseau Hommes Québec, l’Arc-en-Ciel et son Centre de prévention du suicide, le CIUSSS et l’UPA de Portneuf.
Le groupe a organisé l’an dernier et cette année des conférences à l’intention des agriculteurs afin de les sensibiliser aux risques d’épuisement physique et psychologique liés à leur travail.
«Prendre du temps pour soi»
«Dans votre 90 heures de travail par semaine, pourquoi ne pas prendre deux heures pour vous?» La travailleuse de rang Nancy Langevin a fait cette suggestion à la soixantaine d’agriculteurs présents au brunch-conférence du Comité pour le bien-être en milieu agricole de Portneuf le 13 novembre.
Selon Nancy Langevin, ancienne agriculture devenue travailleuse sociale et travailleuse de rang dans la région de Chaudière-Appalaches, il est souvent question de bien-être animal en agriculture, mais «pour avoir le bien-être animal, il faut d’abord le bien-être de l’humain».
Mme Langevin, conférencière invitée au brunch organisé par le Comité pour le bien-être en milieu agricole de Portneuf, a rappelé que la détresse psychologique arrive lorsqu’on reste seul avec nos difficultés.
L’intervenante rencontre des agriculteurs et agricultrices qui éprouvent des problèmes. Les causes de stress sont nombreuses. Il peut s’agir de séparations, décès, conciliation travail famille, relève, surcharge de travail et météo entre autres, le tout dans un contexte de recherche d’une plus grande rentabilité de l’entreprise agricole.
«Il faut prendre soin de soi pour bien prendre soin de son entreprise. Il faut recharger sa batterie», a dit Mme Langevin, donnant en exemple un agriculteur qui prenait son premier repas quotidien seulement à 13h, alors qu’il était debout depuis 4 heures du matin.
Le brunch et la conférence ayant pour thème «Investir sur son bien-être avant d’investir sur son entreprise» a réuni 60 agricultrices et agriculteurs à la Cabane Leclerc à Neuville. L’activité a été réalisée avec la contribution financière de Lactech, Agritex et Desjardins Entreprises Québec-Portneuf.
