Fin des commissions scolaires: Caron applaudit, Montminy désapprouve

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Par Alain Turgeon
Fin des commissions scolaires: Caron applaudit, Montminy désapprouve
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Le gouvernement du Québec a déposé son projet de loi qui mettra fin aux commissions scolaires telles qu’on les connaît. Le député Vincent Caron applaudit, le président de la CS de Portneuf y voit un «recul pour la démocratie».

Un an jour pour jour après l’arrivée en poste du gouvernement caquiste, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a déposé le projet de loi 40 modifiant la Loi sur l’instruction publique concernant l’organisation et la gouvernance scolaires.

Il prévoit également l’abolition des élections scolaires et la fin des commissions scolaires telles qu’on les connaît pour les transformer en centres de services qui fourniront des services administratifs aux écoles. La fin du mandat des commissaires est prévue le 29 février prochain.

Reprenant les arguments du ministre Roberge, le député Caron soutient que les modifications proposées dégageront des économies d’environ 45 M$ sur quatre ans. Le projet de loi prévoit une décentralisation importante de la prise de décision vers les écoles. « Puisque ce sont les écoles qui connaissent le mieux leur milieu et les besoins qui s’y rattachent, la transformation des commissions scolaires en centres de services me semble être un projet de société non seulement logique, mais aussi novateur et moderne», a-t-il commenté dans un communiqué.

Le président de la commission scolaire, David Montminy, déplore que le gouvernement veuille enlever le palier le plus près des citoyens. «C’est la centralisation des pouvoirs. On l’a fait en santé et je suis certain que ce n’est pas une bonne idée de faire ça en éducation», a lancé M. Montminy. Selon lui, c’est dangereux pour la représentation des petits milieux.

Le député Vincent Caron applaudit l’abolition des commissions scolaires alors que le président de la CS de Portneuf, David Montminy, craint pour les petites écoles.

Le projet de loi prévoit le remplacement du conseil des commissaires par un conseil d’administration de 16 membres (huit parents, quatre membres du personnel scolaire élus par les conseils d’établissement et quatre membres de la communauté). Il prévoit également un renforcement du rôle du conseil d’établissement des écoles. Celui-ci aura notamment le dernier mot sur le projet éducatif.

Selon M. Montminy, cela n’allègera pas la structure. Le conseil compte 13 commissaires, dont sept ont des enfants à l’école et les autres sont grands-parents. Les commissaires ne sont pas là pour l’argent, dit le président, mais il doute de l’engagement bénévole des membres du conseil d’administration souhaité par le ministre.

Les syndicats soulèvent aussi des doutes sur la réforme. Selon la CSQ et la CSN, la réforme des commissions scolaires n’apportera rien de plus aux enfants, aux parents, ni aux enseignants et accentuera les iniquités dans le réseau scolaire.

En attendant la réforme, le calendrier ne change pas pour le conseil des commissaires. «On continue comme si rien n’était», soutient M. Montminy, qui pourrait poser sa candidature au conseil d’administration. «L’éducation ça m’intéresse. J’ai encore des enfants à l’école», a-t-il répondu.

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