Un programme de football à bout de souffle

Francis Beaudry La saison de football scolaire tire déjà à sa fin dans la région de Portneuf. Avec deux des trois équipes des écoles secondaires qui n’ont pas pu recruter assez de joueurs pour fonctionner cette saison, l’équipe de Saint-Raymond persiste, malgré les difficultés et la rareté des joueurs. Stéphane Girard tente de motiver son équipe au début de la pratique à laquelle Le Courrier de Portneuf a assisté pour remettre ses joueurs de la difficile performance de la fin de semaine. Il rappelle que malgré les blessures survenues au courant de la partie et le manque de remplaçants disponibles « qu’ils ont bien fait malgré tout ».

En tout, c’est environ une vingtaine de jeunes qui composent l’équipe. S’ils atteignent le minimum de joueurs nécessaire pour avoir une ligne offensive et défensive, il n’en reste pas beaucoup en cas d’imprévus et de blessés sur le terrain. Un jeune, blessé au cours du match de la fin de semaine précédant la pratique, souhaite participer à l’entraînement malgré sa blessure subie au dernier match, ses coachs et ses coéquipiers semblent se soucier de son état de santé malgré le maillot « sans contact » qu’il porte à l’entraînement. Stéphane Girard est l’actuel responsable et fait partie du projet depuis le début de l’aventure avec le programme de l’école secondaire Louis-Jobin. Amateur de football, il a travaillé, avec Normand Génois à l’implantation de l’équipe au début des années 2000. Selon lui, l’implantation du programme aurait dû être dans un cadre de sport-étude. « On était pas assez une grande école pour le sport-étude, on l’aurait voulu, mais on ne remplissait pas les critères » ajoute Stéphane Girard. Le Balbuzard de Saint-Raymond est  membre d’une ligue qui couvre un gigantesque territoire. Portneuf, Québec, Chaudière-Appalaches et la Beauce sont les limites d’une très grande ligue. Avec une équipe de juvéniles et une de benjamins, Stéphane Girard doit faire appel à des entraîneurs pour lui permettre de gérer les deux clubs en même temps. « Je suis responsable du programme, mais j’ai aussi la responsabilité de coacher les benjamins » rappelle-t-il. À la tête des Juvéniles, deux anciens joueurs du Balbuzard s’occupent de superviser les entraînements et de diriger les matchs. Vincent Laberge et Antoine Morasse, qui ont tous les deux joué pour l’équipe de Saint-Raymond durant leur parcours secondaire, transmettent maintenant leurs connaissances aux jeunes joueurs. Maintenant tous les deux adultes et sur le marché du travail, ils voient à chaque jour que d’avoir pratiqué un sport comme le football les a aidés. Pour Vincent Laberge, qui travaille dans le domaine de la construction et des rénovations, le football lui a permis de prendre confiance en lui « quand j’étais jeune, j’étais vraiment plus gros que maintenant, de jouer au football m’a permis de faire du sport et d’arrêter de m’en faire avec mon poids ». Il ajoute que le football lui a permis de resté accroché à l’école « j’ai jamais été un grand fan de l’école, mais le football me donnait une raison de rester à l’école,même si ce n’était pas ce que j’aimais » explique-t-il. Antoine Morasse, qui travaille dans le domaine de la plomberie, a retenu des leçons de vie qui lui servent à chaque jour au travail « Le travail d’équipe, la persévérance et la communication » explique-t-il « ce sont des principes qui sont importants dans le football, tout comme dans la vie ». Pour continuer à exister, le club football Balbuzard devra trimer dur pour continuer à recruter des joueurs et des entraîneurs. La hausse des prix d’inscription et les craintes de blessures ont fait reculer quelques parents, mais l’équipe de l’école Louis-Jobin est encore en état de fonctionner pour l’instant.

Pour la saison prochaine, Stéphane Girard croit cependant que le club reste dans un état précaire. « Je voulais lancer un cri du cœur, si un jeune qui aime le football cherche une école à laquelle aller, on est toujours prêts à l’accueillir ici à l’école secondaire Louis-Jobin » lance-t-il. La seule équipe de football scolaire qui reste dans Portneuf aura besoin de toute l’aide nécessaire si elle souhaite pouvoir habiller deux équipes complètes l’an prochain.