Notre seule vraie patrie

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin

À l’approche de notre fête nationale, il m’apparaît important de souligner une déclaration faite récemment par une écrivaine québécoise très attachante, Kim Thùy. Elle affirmait : « Mon pays, c’est la langue française ! » Elle ajoutait : « Elle m’a adoptée et j’essaie d’être à la hauteur. » Quel témoignage édifiant de la part d’une personne réfugiée de la mer et de la guerre dont la première langue n’était pas le français ! Quelle leçon de savoir-être québécois elle nous donne, à nous qui, collectivement, avons laissé l’indifférence nous pourrir l’âme au point d’oublier qui nous sommes ! Bien sûr, nous fêterons et allumerons les traditionnels feux de la Saint-Jean et sur toutes les scènes et à la radio on nous fera entendre les meilleures chansons qui diront ce que nous sommes. Mais ferons-nous de cette journée un simple sursaut patriotique, un hoquet de l’âme ? Pourquoi ne pas faire de la la déclaration de Kim Thùy un mot d’ordre permanent pour tâcher, comme elle le dit si bien, d’être à la hauteur de cette langue si belle pour laquelle des générations de Québécois se sont battus ? La fête nationale est l’occasion de faire le point et de se demander ce que chacun et chacune de nous peut faire quotidiennement pour mieux vivre son rapport avec cette patrie qu’est la langue française. Ne nous le cachons pas, nous sommes et serons toujours des résistants : la bataille pour la vie de notre langue ne connaîtra jamais de répit. Le père ou l’enseignante qui prend le temps de dire à une petite fille de 10 ans qu’il y a une autre manière d’écrire à une amie qu’elle est BFF (pour Best Friend Forever) et que MAT (Meilleure Amie pour Toujours) peut très bien faire l’affaire ! Soyons clairs : la nation québécoise n’existe que par sa langue. C’est sa raison d’être, sa condition sine qua non. Enlevez la langue française et il n’y a plus de nation. Nous sommes plus qu’un territoire, nous sommes une culture, une histoire, une façon de voir la vie, de dire la vie et toutes ces caractéristiques ont comme ciment la langue française. En dehors d’elle, nous ne serions qu’une agglomération de consommateurs anonymes. Grâce à elle, nous pouvons aussi apporter aux autres peuples une couleur unique, irremplaçable et enrichissante. Notre fête nationale peut et doit être l’occasion de reprendre conscience que, comme le dit Kim Thùy, notre pays, c’est la langue française !  

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