La Biennale internationale du lin de Portneuf: un accès privilégié à la création

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
La Biennale internationale du lin de Portneuf: un accès privilégié à la création

Créatures intrigantes, «ville» si légère qu’on peut voir à travers, ballots de souvenirs aux images émouvantes, voici un aperçu des objets qui donnent «un nouvel éclairage sur le lin» et sur les humains à la septième Biennale internationale du lin de Portneuf qui s’ouvrait au public le 17 juin à Deschambault-Grondines.

Plus d’une centaine de personnes ont assisté au vernissage à grand déploiement à l’église Saint-Joseph. Le collectif d’artistes glané en Europe, en Amérique et au Moyen-Orient affichait presque complet avec la présence de 16 des 20 invités.

Même si l’événement tisse un «pont entre entre le présent et le passé», entre autres par sa présentation dans des édifices patrimoniaux, sa directrice Dominique Roy a averti d’emblée qu’«il n’y a pas de nostalgie, la pratique des artistes est résolument contemporaine».

Et la courte présentation de ces artistes provenant d’horizons divers a révélé autant de façons de percevoir et de raconter ces «histoires de disparition, de secrets bien gardés» contenues dans le thème de la 7e édition: «Passé inaperçu».

En témoigne la composition «An Archive Of Rememory», de l’Ontarienne Emma Nishimura, un ensemble de petits ballots imprimés de visages du passé, chacun contenant symboliquement les souvenirs de Japonais internés dans des camps durant la Deuxième Guerre mondiale. Une façon fort touchante de rappeler une page bien peu honorable de l’histoire du Canada en cette année du 150e anniversaire.

Seize des vingt artistes ont participé au vernissage de l’exposition «Passé inaperçu», à l’église de Deschambault le 17 juin. À droite, la coordonnatrice de la BILP Dominique Roy.
Photo – Denise Paquin

La porte-parole de la BILP, Évelyne Ferron, a vanté «le patrimoine habité» de son village d’adoption. «Ce n’est pas parce qu’on est en région qu’on est arriérés, renfermés sur nous-mêmes, a-t-elle lancé. Au contraire, on est ouverts sur le monde avec des artistes d’Israël, du Portugal. Il faut le dire!» Elle a invité le public à aller visiter l’exposition, même les jours de pluie puisque les oeuvres sont à l’intérieur, à l’église, au Vieux Presbytère et au Moulin de La Chevrotière, et qu’il y a bien d’autres lieux à découvrir d’ici le 1er octobre.

«Deschambault est une municipalité vivante comme on voit peu au Québec», a renchérit le maire Gaston Arcand, ajoutant que «la Biennale est l’événement culturel le plus important entre Québec et Montréal».

La Biennale internationale du lin de Portneuf offre depuis 2005 un «accès privilégié à la création aux gens de Portneuf et à ceux qui nous visitent», a déclaré son président Donald Vézina. Mais il a déploré le fait que «les gouvernements négligent la culture» en réduisant constamment les budgets disponibles.

https://youtu.be/Tdu4dvDJ8hs

Partager cet article