Notamment une dame de 88 ans, ayant une maladie incurable, ne veut absolument pas souffrir. Ses deux enfants ont même précisé au jeune médecin qu’ils ne voulaient pas que leur mère souffre. La dame est alors mise sous perfusion de morphine qu’elle-même contrôle : elle est déjà soulagée et sourit. Dans une brève discussion qu’elle a avec son très jeune médecin, la dame lui demande : « Ne me laissez pas dans un mauvais état trop longtemps!» Le jeune médecin a compris, mais l’administration de l’hôpital, qui manque de lits dans ce service, ne l’entendra pas ainsi. Ainsi soignée, la dame peut rester plusieurs jours dans le service avec impossibilité de la transférer et ainsi libérer un lit.
Une nuit, la dame perd connaissance et une demande de réanimation est faite au spécialiste des réanimations : notre jeune médecin n’est pas de garde, mais il sera quand même appelé à son chevet. La dame sera réanimée avec succès au grand désespoir du jeune médecin qui avait bien compris la dame : le jeune médecin décide alors de stopper la réanimation et de reprendre la perfusion de morphine, voulant ainsi respecter les volontés de la dame et de ses enfants.
Le jeune médecin sera sanctionné par son comité de discipline de l’hôpital.
Lors d’un jugement récent au Canada, la Cour suprême a très bien compris ce que la dame voulait et ce que tout Canadien pourrait aussi vouloir. Notre gouvernement provincial a maintenant en place la loi 52 qui permet l’aide à mourir dans la dignité : un protocole très élaboré est maintenant établi.
Je dois admettre que la lecture des différentes étapes médicales pour appliquer cette «aide à mourir», crée chez moi un certain malaise, mais je suis d’accord.
Pierre Drolet
Neuville