La compagnie française Rocamat, un producteur de pierre calcaire qui était devenu actionnaire majoritaire en 2007, a complété en décembre son désengagement de l’entreprise québécoise amorcé en juin 2013.
Polycor a racheté le capital de son actionnaire français grâce à un investissement de plus de 20 M$ de PNC Mezzanine, filiale de la banque PNC de Pittsburg, en Pennsylvanie. Du coup, l’entreprise dont le siège social est à Québec a remboursé la participation que détenait depuis 20 ans le Fonds de solidarité de la FTQ. Gestion Batirco est maintenant l’actionnaire principal de l’entreprise.
«Nous sommes fiers de redevenir majoritaires dans la gestion de notre entreprise qui continue à se démarquer à l’échelle mondiale. Notre coeur est au Québec et en Amérique», a déclaré Patrick Pérus, président et chef de la direction de Polycor.
L’ancien propriétaire Rocamat a décidé de restructurer ses activités et de miser sur l’Europe où elle a «son propre challenge écononomique», précisé M. Pérus. Il se réjouit de la transaction réalisée avec le groupe américain. «C’est un très bon partenaire qui a une vision à long terme, comme nous», souligne-t-il.
Pas d’impact à Rivière-à-Pierre
Polycor est l’un des plus importants joueurs nord-américains dans l’extraction et la transformation de la pierre naturelle. Le groupe possède 25 carrières et cinq usines de fabrication au Canada et aux États-Unis.
La transaction n’aura pas d’impact sur ses activités à Rivière-à-Pierre, indique Patrick Pérus.
Polycor possède deux carrières de granit et une usine de transformation. Une partie de la production est expédiée sous forme de blocs en Chine et l’autre est transformée en bordures et blocs pour l’aménagement paysager.
Au cours des deux dernières années, Polycor a investi plus de 1 M$ dans son usine de Rivière-à-Pierre, faisant passer ses effectifs de moins de 50 à 90 employés. Tout en mentionnant qu’il s’agit d’une «usine-clé», Patrick Pérus n’y prévoit pas d’autres investissements en 2015.
Polycor mise plutôt sur la nouvelle conjoncture favorable, alliant reprise du marché américain, baisse du dollar canadien et du prix du pétrole, pour augmenter sa production et gagner des parts de marché.
«Il y a de belles opportunités de croissance et d’acquisitions sur ce marché très fragmenté. Le partenariat avec PNC Mezzanine nous permettra d’être bien outillés pour saisir ces opportunités. C’est favorable à toutes nos installations au Québec», signale-t-il. L’an dernier, Polycor a acquis le seul producteur de pierre à savon aux États-Unis, la compagnie Alberene, en Virginie.
Depuis 2011, Polycor a enregistré une croissance de plus de 10% par année. En 2014, elle a vendu pour 60 M$, dont 70% sur le marché de l’exportation.