La situation sur la Sainte-Anne n’est pas idéale, mais elle n’est pas critique

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Par Denise Paquin
La situation sur la Sainte-Anne n’est pas idéale, mais elle n’est pas critique

La crue de la rivière Sainte-Anne le 12 janvier a ravivé les craintes de nombreux riverains à Saint-Raymond. De l’avis du chercheur Benoit Turcotte, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. «La situation n’est pas idéale, mais elle n’est pas critique», a-t-il déclaré lors de la rencontre d’information organisée par la Ville le 13 février.

«Sans le redoux du 12 janvier, on avait des conditions semblables à 2016-2017», a dit le spécialiste de l’Université Laval qui était à Saint-Raymond pour dresser, avec le spécialiste des glaces Brian Morse, le bilan des interventions de prévention des inondations.

L’année 2017 avait d’ailleurs été exceptionnelle, a souligné Christian Julien, coordonnateur aux services techniques à la Ville de Saint-Raymond. «Il n’y a pas eu de frasil au centre-ville», a-t-il rappelé.

Les chercheurs de l’Université Laval ont constaté une accumulation «importante» de frasil au centre-ville. Cette masse de 230 000 tonnes de glace se compare toutefois à la moyenne des 40 dernières années. De plus, elle est moins abondante qu’ailleurs au Québec où des volumes records sont enregistrés.

Selon Benoit Turcotte, la situation n’est pas idéale, mais elle serait pire s’il n’y avait pas l’estacade flottante à 20 kilomètres en amont.

M. Turcotte a déclaré que la crue du 12 janvier causée par un redoux s’inscrit dans le cadre des changements climatiques.

Les fortes pluies qui ont été suivies d’un refroidissement rapide ont provoqué deux débâcles qui ont entraîné la formation d’embâcles à plus de six kilomètres en amont du centre-ville. Près d’une vingtaine de maisons du rang du Nord ont été isolées durant 36 heures par le débordement de la Sainte-Anne.

Benoit Turcotte ne croit pas que l’incident soit annonciateur d’une inondation plus importante. «À l’hiver 2015-2016, il y a eu beaucoup de frasil, mais il n’y a pas eu d’inondation», a plaidé le chercheur voulant visiblement rassurer la population. Ce qu’il adviendra dans les prochaines semaines «dépendra du printemps» qu’on aura. «On travaille pour le moins possible y goûter», a-t-il dit.

Un laboratoire

«Nous savons que la Sainte-Anne a des caractéristiques uniques en hiver. Il y avait des études sur les inondations, mais, par embâcles de glace, elles étaient inexistantes», a déclaré le maire Daniel Dion, soulignant que la rivière Sainte-Anne était devenue un laboratoire.

Actuellement, cinq stations stratégiquement positionnées reliées par un système automatisé permettent à la Ville et aux chercheurs de faire un suivi en temps réel, afin de ne pas rater un événement important, a indiqué Benoit Turcotte. Ces données iront enrichir un portail que les chercheurs sont en train de concevoir pour donner de l’information aux spécialistes et aux responsables municipaux et gouvernementaux.

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