Nos enfants nous pardonneront-ils ?

par Robert Jasmin
Nos enfants nous pardonneront-ils ?

Le scénario est maintenant connu et de plus en plus précis : afflux massif des réfugiés climatiques, effondrement de la structure sociale, hausse majeure des prix des aliments, recul de la qualité de vie et de l’espérance de vie, réduction sensible de l’état de santé et multiplication des conflits. Ce scénario est celui qu’ont esquissé une grande majorité des centaines d’experts qui contribuent aux analyses du GIEC  ( Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) sondés par le quotidien The Guardian (Le Devoir, 9 mai 2024 )

Ces experts estiment qu’au cours du présent siècle, le réchauffement planétaire dépassera le 2,5ºC plutôt que le 1,5ºC prévu dans le cadre de l’Accord de Paris. Et dans ce cas, disent-ils, notre monde serait tout simplement méconnaissable. Notre dépendance aux énergies fossiles en est largement responsable mais un autre facteur rend impossible le changement radical dont nous avons besoin : le système économique actuel n’est possible que dans une croissance soutenue. Or, depuis plusieurs années déjà, nous consommons plus que ce que la terre peut nous offrir. Notre système est donc absurde.

Politiquement, les décideurs que nous élisons veulent être réélus, alors ils n’osent pas contrarier ceux et celles à qui ils doivent leur poste. Nous sommes tous un rouage du système alors chacun de nous tient à ce morceau du tout. Certains questionnent même la compatibilité de la lutte pour freiner les changements climatiques avec la démocratie. Durant la guerre ’39-45, les gouvernements ont pris des mesures radicales en matière économique et
sociale : rationnement, règlementation stricte et perte de certaines libertés commerciales en consommation. Il le fallait pour mener une lutte efficace pour sauver la démocratie.

Or, de nos jours, il s’agit de la vie de la planète elle-même qui est en jeu. Ne vaut -elle pas certains sacrifices ?  Ou même seulement un début d’une réflexion sérieuse, comme, par exemple
celle-ci : comparons le coût annuel de l’utilisation systémique d’un véhicule individuel avec un réseau efficace de transport  collectif y compris une flotte d’appui de véhicules individuels communautaires pour certains besoins précis. Voila un exemple de prix à payer pour nous éviter une future mise en accusation par nos enfants pour non-assistance de planète en danger.

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