Ils sont nous, nous sommes eux

par Robert Jasmin
Ils sont nous, nous sommes eux

Le savait-il, Jean-Pierre, qu’après avoir chanté la beauté de Marie-Claire, Marie-Lo, qu’après nous avoir incités à aller plus loin, plus haut, parce que c’est si beau là-haut, on dirait de lui qu’il était un géant ? Oui, peut-être. Parce qu’il avait vu partir avant lui d’autres géants, d’autres géantes. De ces femmes et de ces hommes qui savent faire rêver, faire chanter, faire pleurer, faire revivre tout un peuple dans leur sillage. Ces hommes et ces femmes d’exception qui disaient simplement dans leurs mots qui nous étions parce qu’ils faisaient partie de ce nous.

Georges Dor s’est joint à Vigneault pour célébrer ceux qui luttent contre l’ennui, de l’homme à la Manic et de la femme qui reste seule à la maison. Mais l’ennui finit toujours par finir quand l’homme demande de faire du feu dans la cheminée car, comme le chante Ferland, «je reviens chez nous». Peu importe que ce soit sur les ailes de Québecair ou sur un tapis de Turquie, le retour est assuré avec Charlebois et Forestier aux commandes. Ce sera sans dommage et la fête battra son plein au 7760, rue Saint-Vallier, Montréal.

Vigneault, le dernier de ces géants, nous dit comment le devenir en faisant de nous des Joe Montferrand tout en nous rappelant qu’il est difficile d’aimer, même pour un géant. Léveillée nous a laissés avec son frère Frédéric pour garder dans nos souvenirs, ces rendez-vous où nous n’avons pu venir. La grande Pauline, avec son âme à la tendresse, nous appelle à la vigilance pour éviter que les mots cauchemardesques de Mommy ne deviennent réalité.

Quand Claude Gauthier nous invite à l’accompagner dans son plus beau voyage, c’est dans notre passé à tous qu’il nous emmène, pour contrer l’oubli. Quand Vigneault écrit et chante : «avec vos mots, vos pas, votre musique», c’est sa façon de nous dire que sans nous, il n’y aurait pas de géants.

Oui, tous ces géants ont fait ce que nous sommes tout comme ils sont faits de nous. Leurs chansons nous disaient pour que nous puissions avoir les mots pour dire qui nous sommes. La force de leurs mots devenait notre force. Nous devons à ces géants de continuer la lutte pour rassurer le grand-père de Félix sur son île, qui nous dit, l’œil vers le golfe ou Montréal, que l’heure est venue, si nous avons compris.

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