C’est juste un mec !

par Robert Jasmin
C’est juste un mec !

Le premier procès criminel (d’une série de 4) de Donald trump s’est ouvert le 15 avril à New York. Comme tout procès devant jury, les parties ont procédé à l’élagage de la longue liste de 96 jurés potentiels. L’accusation et la défense ont interrogé les candidats jurés afin de déceler celles ou ceux qui pouvaient présenter un préjugé favorable ou défavorable envers l’accusé ou le procureur général.

Des journalistes du réseau d’information CNN ont rencontré une jeune femme dont la candidature avait été rejetée. On lui a demandé dans quel état d’esprit elle était dans la salle d’audience et ce qu’elle a ressenti en présence du tristement célèbre accusé. Elle a répondu : «Au début, en le voyant en chair et en os, j’ai été impressionnée comme on l’est toujours devant une vedette. Pendant des années, on avait vu Trump à la télé comme animateur de l’émission populaire The Apprentice. 

Mais, poursuit-elle, après quelques minutes, en le voyant assis à la table des accusés, entre ses avocats, j’ai constaté qu’en réalité, ce vieil homme courbé sur ses papiers, devant son écran d’ordinateur, n’impressionnait plus. C’était, dit-elle, juste un mec ! (it pas just a dude !) «. Le personnage se dévoilait dans toute sa réalité. Non pas la télé-réalité, mais la vraie, celle d’un homme plus qu’ordinaire. Sans les projecteurs, sans sa foule-décor, sans sa casquette rouge ridicule, sans les caméras braquées sur sa personne, sans la couche de maquillage orange gras dont il se sert pour cacher la pâleur de son visage en oubliant d’en couvrir ses oreilles blanches ce qui accentuait l’image du clown qu’il est en réalité. La scène pouvait nous transporter à la fin de l’opéra Paillasse où les derniers mots sont prémonitoires pour Trump : «La commedia è finita ! «

Fallait-il un procès pour qu’enfin plusieurs des partisans de ce fraudeur en série le découvrent dans toute son insignifiance ? Un homme prétentieux, égocentrique, confus car mentalement très diminué. On peut espérer que la farce est véritablement terminée et que ses déboires juridiques ne feront qu’accélérer sa chute. Si toutefois ça ne devait pas être le cas, préparons-nous à un bouleversement de l’ordre des choses non seulement aux États-Unis mais partout.

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