Mieux connaître le repreneuriat

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Par Gaétan Genois
Mieux connaître le repreneuriat
En compagnie de Katia Desgranges, D.G. de la CCEP, les conférenciers Raphaël Voscorian, Pascal Harvey, Éric Dufour et Olivier Sefler (Photo : Gaétan Genois)

Au cours de la prochaine année, ce sont 22 000 entreprises québécoises qui envisagent soit un transfert ou une vente, soit leur fermeture. Forte de cette constatation, la tournée nationale sur le repreneuriat était de passage dans la région de la Capitale-Nationale afin de diffuser l’information sur le sujet.

La Fédération des chambres de commerce du Québec et le Centre de transfert d’entreprise du Québec ont lancé une toute première tournée sur le repreneuriat.

Cette tournée nationale sur le repreneuriat fait la visite des 17 régions administratives du Québec. Le passage dans la Capitale-Nationale avait lieu le 9 avril et constituait la septième étape de ce circuit.

La Chambre de commerce de l’est de Portneuf a regroupé une quarantaine de participants à Place Saint-Louis de Pont-Rouge pour entendre ce que les quatre conférenciers de cette série de visites avaient à leur communiquer.

Niveaux historiques

« On est à des niveaux historiques en termes des intentions de transfert, affirme Olivier Sefler, directeur marketing et du développement numérique du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ). On parle de 16 000 intentions juste pour 2024. Donc il fallait absolument se rendre dans les régions, sur le terrain, pour faire connaître le repreneuriat. »

Selon l’intervenant, le repreneuriat est une notion trop peu connue. « On connaît beaucoup l’entrepreneuriat, on connaît beaucoup l’environnement des jeunes pousses de start-ups, mais on ne connaît pas assez tout le potentiel du repreneuriat ».

Il faut donc conscientiser les cédants, puisque très peu d’entre eux sont préparés au transfert. De fait, 60 % des cédants ne sont pas prêts pour un transfert. De l’autre côté, il faut faire connaître cette option aux repreneurs afin de pouvoir arrimer ce transfert en harmonie.

3 à 5 ans de préparation

Selon Éric Dufour, conseiller en management chez RCGT, une période de 3 à 5 ans est souhaitable afin de bien préparer un transfert. « On est ici pour aider les gens qui auraient besoin de délais plus courts, mais l’idéal, ce qu’on a comme message aux Québécois, c’est qu’il faut préparer cette histoire-là de 3 à 5 ans d’avance, pour mieux valoriser les entreprises, pour mieux ordonner le transfert. »

Les gens ont une connaissance de base, sans savoir quelles sont les utilités en tant que telles. Ils savent qu’il faut qu’ils s’organisent au niveau fiscal, mais ils ont besoin d’accompagnement pour être en mesure de bien cibler les opportunités de transfert.

La tournée veut sensibiliser les gens à se préparer davantage. Ils connaissent des éléments de base, mais ils ont besoin d’aide.

Garder nos fleurons

« L’entrepreneuriat jeunesse se porte bien, dit M. Harvey, mais il est principalement associé aux start-ups et au démarrage d’entreprise. On essaie de former une nouvelle génération de releveurs d’entreprises. Il y a beaucoup d’entreprises à vendre au Québec, et on veut garder les fleurons québécois à l’intérieur de nos cadres. Ça va prendre des releveurs qui proviennent de l’écosystème. »

Éric Dufour, leader national en transfert d’entreprises chez Raymond Chabot Grant Thornton, a proposé les éléments à prendre en compte et les pistes de solution concrètes qui s’offrent à nos chefs d’entreprises québécoises.

De son côté, Pascal Harvey a présenté divers modèles financiers et les options de financement possibles pour les repreneurs.

En plus de dresser le portrait du repreneuriat, les conférenciers de la tournée ont voulu démontrer son importance pour l’économie québécoise.

Depuis une quinzaine d’années, le Québec a perdu plus de 22 000 entreprises, alors que le Canada en a gagné 160 000. 

Témoignage

Parmi les participants on retrouvait Jean-Simon Boulanger, qui avec Félix Leclerc, a acquis des parts dans la compagnie Alex Leclerc. M. Boulanger occupe le poste de directeur général adjoint alors que M. Leclerc, est directeur des opérations.

M. Boulanger est le premier actionnaire qui n’est pas de la famille, alors que Félix représente la quatrième génération de la famille Leclerc dans l’entreprise.

« Je trouve toujours ça pertinent l’initiative de la Chambre de commerce d’offrir ce genre de formation, exprime-t-il. Souvent le défi pour un entrepreneur c’est de prendre du temps pour suivre ces formations. Ça a permis d’assimiler beaucoup de matière rapidement. »

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