Les sucres avant la Saint-Valentin

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Par Gaétan Genois
Les sucres avant la Saint-Valentin
Les érables coulent exceptionnellement tôt cette année. (Photo : Gaétan Genois)

Qui l’eut cru. C’est la saison des sucres en février. Les érables ont commencé à couler à la date exceptionnellement hâtive du 9 février et la production s’est avérée très intéressante dans la plus importante érablière de la Rive-Nord, l’érablière Les 5 Zef.

Les frères Gauthier entreprennent normalement leur saison de production acéricole au début de mars, à l’approche du printemps.

« On en a déjà fait un peu à la fin février, précisait Renald Gauthier lors la visite du Courrier de Portneuf du 13 février. Il y a quand même un volume important qui s’est fait depuis 3 ou 4 jours. C’est très intéressant ».

Heureusement, près de 110 000 arbres sur une capacité de 125 000 sont déjà entaillés. L’équipe d’une dizaine de travailleurs était à pied d’oeuvre pour inspecter et entailler.

« Si on est chanceux aujourd’hui, annonce Anne Gauthier, ça va couler un peu, mais ça va arrêter. Dans les 15 prochains jours, il va faire froid comme en hiver. C’est vraiment une petite période. »

L’érablière Les 5 Zef existe depuis 43 ans. Les travaux d’installation ont eu lieu en 1980 et la première saison de production en 1981. À cette époque et pour les 20 années suivantes, l’érablière Les 5 Zef a été la plus importante au Québec.

L’érablière Les 5 Zef est la propriété de la famille Gauthier. Photo : Gaétan Genois

Les 5 Zef

L’entreprise est la propriété des frères Renald, Alain, Mario, Laurier et leur nièce Anne Gauthier. Cette dernière a pris la relève de son père Roméo, qui lui a vendu ses parts dans l’entreprise.

D’ailleurs, une autre génération de la relève s’annonce peut-être. Maryse Noël, fille de Anne, s’implique également dans l’opération de l’érablière.

Les 5 Zef produisent entre 800 et 1200 barils (standards de 32 gallons) annuellement. Cette production est acheminée chez Citadelle Coopérative de Sirop d’Érable de Plessisville, une coopérative de producteurs qui en assure la distribution dans plus de 35 pays.

L’équipement

« L’exploitation d’une érablière de cette envergure demande beaucoup d’équipement, atteste Renald Gauthier. On s’est modernisés à mesure que les développements se font. »

L’évaporation se fait avec des évaporateurs électriques, ce qui diminue de beaucoup les coûts de production et l’empreinte écologique.

Selon M. Gauthier, il faudrait plus d’une quinzaine d’évaporateurs au bois pour fournir. Depuis 2016, deux évaporateurs électriques ont remplacé les trois évaporateurs au mazout que l’importante sucrerie utilisait jusque là.

L’entreprise acéricole dispose également d’entrepôts frigorifiés pour s’assurer que la qualité reste intacte. Évidemment, tous ces équipements sont faits d’acier inoxydable, ce qui permet une production certifiée bio.

Le système de tubulure est absolument gigantesque et impressionnant, avec entre 20 et 25 pieds de conduite 5/16 de pouce pour chacun des 125 000 érables, en plus des maîtres lignes.

Toute l’équipe de travail de l’érablière Les 5 Zef était à pied d’œuvre. Photo : Gaétan Genois

L’équipe

« J’ai grandi là-dedans, mentionne Anne Gauthier, dans l’entreprise depuis 2015. Si on n’avait pas notre équipe de travail, on ne serait pas rendus où on est rendus. Ils sont travaillants. On essaye de les gâter, parce qu’on est gâtés de les avoir. »

L’équipe de plus d’une dizaine de personnes compte notamment quatre travailleurs guatémaltèques.

Il reste maintenant à voir quelle sera la récolte de la période des sucres au printemps 2024.

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