Page d’histoire : le déluge à Saint-Casimir, le 10 août 1973

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Par Gaétan Genois
Page d’histoire : le déluge à Saint-Casimir, le 10 août 1973
La pluie a fait de sérieux dégâts à Saint-Casimir à l'été 1973. (Photo : Tirée du livre Saint-Casimir 1847-1997)

En 2023, Environnement Canada a prévu un été chaud avec des valeurs au-dessus des moyennes depuis 30 ans. On attendait El Nino surtout vers la fin de l’été et il a effectivement alimenté du temps plutôt instable sur le Québec. 

C’est ce qu’on a connu depuis le 1er juillet. Orages, averses fréquentes, tout le monde y a goûté un peu partout, particulièrement dans Portneuf. Ces phénomènes extrêmes ne sont toutefois pas si nouveaux.

Il y a 50 ans, pratiquement jour pour jour, le village de Saint-Casimir était la proie d’un véritable déluge. Le vendredi 10 août 1973 a été un jour fatidique et douloureux, qui aura laissé de très mauvais souvenirs.

L’épisode dramatique est raconté par le maire alors en poste, Guy Tessier. Vers 16 h, la pluie se met à tomber de façon très intense et abondante. Trois heures plus tard, M. Tessier qui travaillait dans son commerce, voyait de sa fenêtre la rivière Sainte-Anne se gonfler, et transporter des débris et des troncs d’arbres à très haute vitesse.

Crue des eaux

Afin de constater l’ampleur du phénomène qui frappait sa communauté, il se rend sur le pont de la rivière Blanche. La crue des eaux était telle que les automobilistes devaient faire un détour par le troisième rang de Saint-Thuribe, puisque le lien direct entre Saint-Ubalde et Saint-Casimir était sous l’eau.

Le directeur de la protection civile et son groupe d’intervention se rendent sur les lieux de toute urgence et sont témoins de la montée fulgurante des eaux, dont la sortie du lit de la petite rivière Niagarette fait foi. Les rues sont inondées et ils doivent vite les barrer pour assurer la sécurité du public.

En soirée, entre 20 h et minuit, la pression des eaux cause la destruction de rues et la disparition de deux maisons. Un entrepôt de la fonderie Trottier et cinq habitations sont soit déplacés de leur solage, soit endommagés et rendus inhabitables.

Les poteaux d’électricité se brisent, mais les fils y restent attachés en s’entrecroisant, de sorte qu’on aurait cru à un orage.

À une époque plus pratiquante qu’aujourd’hui, le curé est invité à ouvrir son église pour que les fidèles puissent aller s’y recueillir et prier.

L’heure du bilan

Est-ce le fait de cette dévotion, aucune perte de vie n’est rapportée. Ce n’est qu’après l’accalmie de 3 h, en pleine nuit, qu’on a pu prendre la mesure des dégâts.

Le lendemain au lever du jour, on aurait dit un village bombardé, ou victime d’une tornade. Sûreté du Québec et Richesses naturelles sont sur le coup depuis le début des événement tragiques, et des démarches sont entreprises auprès des gouvernements supérieurs.

Dès le dimanche suivant, le conseil municipal se réunit et des comités sont formés pour réagir à la situation, et le lendemain, les contacts sont établis avec le premier ministre Bourassa et les divers ministères impliqués. On passe la semaine à récupérer les biens des sinistrés aux abords de la rivière. Une alliance est même retrouvée dans les rapides, et un portefeuille dans le fleuve à hauteur de Grondines. Réunion du comité interministériel, expropriations par la Société d’habitation du Québec, cueillette d’un fonds de secours de 12 000 $ et formation de volontaires pour aider les sauveteurs marquent les jours qui suivent. Les sinistrés ont été relogés avant la fin de l’année, et les terrains évacués ont été interdits de construction.

Pour le maire Tessier, cette épreuve a sans aucun doute été la plus difficile de son mandat, mais également la plus enrichissante, selon ses dires. « J’ai compris à quel point ma paroisse me tenait à coeur et combien j’en étais fier. »

Note aux lecteurs : les faits historiques exposés dans ce texte sont tirés du livre Saint-Casimir 1847-1997.

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