En juillet, on déménage… des poules !

Le Courrier de mon coeur, par Marie-Hélène L. Papillon
En juillet, on déménage… des poules !
Marie-Hélène L. Papillon est réviseure et correctrice.

Mes 30 ans à Montréal m’ont imprégnée d’un amour inconscient pour les bains de foule : j’avais hâte au 1er juillet. Quel spectacle en effet que la valse des déménagements! Caniculaire, chaotique et riche en émotions : de vraies montagnes russes. On monte des boîtes dans les escaliers – on descend des boîtes dans les escaliers. On rit avec les amis venus aider – on pleure en quittant ceux du quartier. Eau et bière coulent à flots, les commerçants sont débordés et les rues grouillent de monde pendant deux jours!

Alors imaginez mon désarroi en me réveillant le 1er juillet cette année dans un Cap-Santé silencieux… et vide. Mais où sont-ils tous? Partis pour le long week-end? J’enfourche mon vélo en direction d’un café-terrasse de Donnacona qui ouvre tôt : fermé! Perplexe (et déçue…), je rentre chez moi en m’interrogeant sur les déménagements dans Portneuf. Sur Facebook, je tombe sur la page d’un jardin collectif des Écureuils qui annonce pour le lendemain un déménagement… de poules.

Pardonnez mon manque de vocabulaire, mais je n’avais jamais entendu parler des jardins collectifs. Les jardins communautaires, je connais : terrains généralement publics, prêtés ou loués, divisés en parcelles cultivées par des particuliers qui n’ont pas de cour ou qui s’ennuient dans la leur. Ce sont des îlots de fraîcheur, de couleurs et de biodiversité que tout le monde adore. Des lieux de rencontre intergénérationnels, des passeurs de savoir (« Savez-vous planter les choux? »), en plus, bien sûr, de fournir des légumes à ceux qui y investissent leur huile de coude. S’ils n’existaient pas, on les inventerait.

Mais les jardins collectifs? C’est la même chose, m’a-t-on expliqué sur place (un terrain jardiné par des particuliers qui n’en sont pas propriétaires), mais en mode collectif, c’est-à-dire qu’au lieu de travailler chacun sa parcelle, tous collaborent à l’ensemble et profitent des récoltes pour se nourrir, en fonction du gros bon sens et du temps investi. La formule semble plaire, puisque celui que j’ai visité est fréquenté non seulement par des Donnaconiens du coin, mais aussi par des gens de plusieurs villes voisines!

Comme je posais beaucoup de questions, on m’a invitée à me joindre au groupe (quel accueil!). J’ai décliné, car je préfère passer mes temps libres à l’ombre des arbres qu’au gros soleil… alors on m’a suggéré de me tourner vers les forêts nourricières du comté.

Bon, une autre affaire… Les quoi? « Forêts nourricières. » Des arbres qui nourrissent (sève, fruits…), bichonnés en mode collectif eux aussi. Il y en aurait à Saint-Raymond, Saint-Ubalde, Pont-Rouge, alouette. Pas encore eu le temps d’aller voir ça, mais j’ai trouvé une liste de ce type de forêts (et de jardins) dans la MRC : bit.ly/3PqRo2J.
J’ai conclu de mon expérience que pour voir du monde dans Portneuf début juillet, c’est dans des jardins que ça se passe, pas dans des escaliers… J’ai quand même eu droit à mon show annuel lors du déménagement des poules : il faisait chaud, il y avait du monde (enfin!) et beaucoup d’émotions (surtout dans le poulailler!).

Marie-Hélène L. Papillon
courrierdemoncoeur@gmail.com

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