Les livraisons par drone en hausse de 50 % au pénitencier de Donnacona

Photo de Benoit Laganière
Par Benoit Laganière
Les livraisons par drone en hausse de 50 % au pénitencier de Donnacona
Des représentants du Syndicat des agents correctionnels du Canada–CSN ont organisé, dimanche, des simulations pour dénoncer la hausse du nombre de livraisons par drone au pénitencier de Donnacona. Photo - Benoit Laganière

Les livraisons par drone ont augmenté de 50 % dans la dernière année au pénitencier de Donnacona. Une soixantaine ont été détectées. Les agents correctionnels demandent à Ottawa plus d’outils pour contrer ce moyen de faire entrer entre les murs de la drogue jusqu’aux armes, en passant par les cellulaires, les clés USB, le tabac et les stéroïdes.

Yan Garneau, agent correctionnel et président de la section locale du Syndicat des agents correctionnels du Canada–CSN. Photo – Benoît LaganièreUne démonstration organisée par le syndicat des agents correctionnels dans le stationnement de l’école secondaire de Donnacona, le 13 juin, a prouvé la grande vitesse avec laquelle se déroule une livraison au sol ou par la fenêtre fracassée d’une cellule. « Quand un drone est aperçu, on a seulement quelques secondes pour réagir. Si les portes [des cellules] sont ouvertes, la contrebande est déjà réalisée. Ça devient très difficile de récupérer le matériel par la suite, car il est dissimulé dans les cavités corporelles », affirme Yan Garneau, agent correctionnel et président de la section locale du Syndicat des agents correctionnels du Canada–CSN. Les saisies de drogues et de stupéfiants sont d’ailleurs en hausse cette année dans l’établissement.
Le Service correctionnel du Canada a procédé à l’achat de six détecteurs de drone, dont un qui sera installé à l’établissement de Donnacona cet automne. « C’est un pas dans la bonne direction, mais ça prend des outils, tel un scanneur corporel, afin de détecter tout matériel dans les cavités corporelles », indique Frédérick Lebeau, président du syndicat de la section régionale de Québec. « On demande au gouvernement d’appuyer le projet de loi C-82 afin d’acquérir 49 scanneurs corporels pour tous les établissements carcéraux au Canada, a-t-il ajouté. Avec l’introduction de drogues et autres, on a plus de violence, plus de règlements de compte, d’incidents de rangées et d’interventions. L’ajout de scanneurs corporels va rendre le milieu de vie plus sécuritaire pour les détenus, les officiers et les employés civils. »

« On veut se donner des outils de travail à la hauteur de 2021 et être en avant de ce que les criminels peuvent faire. On ne veut pas toujours être à la remorque, on aimerait ça être à l’avant. Le détecteur est peut-être un bon pas dans la bonne direction, mais je crois que les scanneurs corporels vont augmenter le sentiment de sécurité dans le pénitencier », a renchéri Yan Garneau.

Plusieurs drones ont été récupérés au pénitencier de Donnacona. Les responsables syndicaux estiment que le nombre de livraisons est probablement plus élevé. La valeur d’une livraison a même atteint 160 000 $ cette année. Des améliorations, comme le renforcement des fenêtres, la modification de la cour, pour accroître la sécurité, sont actuellement à l’étude.

Un drone peut se déplacer à plus de 50 km/h sur une distance de plusieurs kilomètres, lever plusieurs kilos et posséder une autonomie pouvant atteindre jusqu’à 30 minutes.

Récupération d’une arme livrée par un drone avec un crochet – le détenu n’ayant pu la récupérer au vol lors de la livraison. Photo – Benoît Laganière
Drone qui a servi à une livraison. Photo – Benoît Laganière
Un acteur jouant le rôle d’un détenu, avec une arme à la main, dans une cellule de la remorque de démonstration intallée dimanche dernier sur le terrain de l’école secondaire de Donnacona. Photo – Benoît Laganière

 

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