Violence et agressivité: ne pas confondre

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Par Geneviève Lapointe
Violence et agressivité: ne pas confondre

Les conflits font partie de la vie et celui qui souhaite garder de bonnes relations avec les autres doit trouver le moyen de faire usage de solutions non violentes. Pour ce faire, il est important de distinguer d’abord la notion de violence de celle de l’agressivité. On confond souvent les deux. La violence est une réaction qui vise à prendre le pouvoir sur quelqu’un, en faisant usage de la force. La violence implique automatiquement une attaque et porte en elle un geste qui détruit. Celle-ci peut s’adresser à une personne, une relation ou un objet. On a vu dans une chronique précédente qu’il y avait divers types de violence: verbale, psychologique, physique, sexuelle et financière. L’agressivité, quant à elle, est une force normale qui habite chaque humain et qui, lorsqu’elle est bien dosée, l’amène à atteindre ses buts. Par exemple, pour se trouver un emploi, il faut avoir une certaine agressivité nécessaire à la bonne présentation de soi: il faut se vendre, être ponctuel à l’entrevue, démontrer un intérêt pour le poste convoité.

Pour être plus précis, trois composantes distinguent la violence de l’agressivité. D’abord, la violence peut survenir lorsqu’une personne vit de l’impuissance ou, à l’inverse, un sentiment de toute-puissance. Par exemple, si une personne n’obtient pas à ses yeux assez d’attention de la part de son conjoint, elle peut éprouver un sentiment d’impuissance et être portée à s’exprimer violemment. Si cette même personne décide un peu plus tard d’intimider son conjoint, elle se place en position de supériorité. Elle cherche alors à disposer de l’autre comme elle le veut. Elle vit ainsi un état de toute-puissance. L’agressivité, contrairement à la violence, fait appel à un simple sentiment de puissance: par exemple une personne qui défend avec conviction et avec des arguments réfléchis son point de vue au cours d’une réunion de travail peut se sentir en possession de ses moyens sans chercher à dominer les autres.

Ensuite, la violence, de par sa nature même, implique un non-respect du cadre dans lequel évoluent nos interactions sociales. Les règles de la société sont en effet régies par des codes de conduite (rituels de savoir-vivre, règlements sportifs, règles dans la relation conjugale, etc.). Un acte violent brise automatiquement ces règles préétablies. L’agressivité, par opposition, permet une affirmation saine de soi dans le respect des règles établies.
Enfin, la violence provoque un bris dans le contact avec l’autre. La personne violente cherche avant tout à détruire l’autre, l’autre n’existe plus vraiment pour elle. Alors que celle qui agit avec agressivité considère l’autre dans son entièreté et cherche à s’en rapprocher en tentant de s’affirmer et de trouver une solution qui pourra autant que possible convenir aux deux.

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