Les statistiques parlent d’elles-mêmes. L’institut de la statistique du Québec démontre en 2006-2007 que 10,4% des femmes ont subi de la violence de la part de leur conjoint au cours des deux dernières années. Parmi ces femmes, 25% diront que la violence a été perpétrée pendant la grossesse. Les hommes ne sont pas en reste: en 2014, 6,2% d’entre eux ont été victimes de violence de la part de leur partenaire au cours des cinq dernières années. Chez les jeunes, dans une étude datant de 2010-2011, 30,5% ont reconnu avoir vécu de la violence au cours de la dernière année dans une relation amoureuse. La violence dans les relations amoureuses est donc bien présente. Cependant, tant l’agresseur que la victime emploieront souvent la voie du déni pour ne pas voir la réalité. La présente chronique nommera les catégories de violence en illustrant le tout avec des exemples. Car être informé est le premier pas vers une prise de conscience d’un problème tant pour les victimes, que pour les proches et les intervenants.
La violence physique est la plus connue et la plus apparente de par les séquelles potentiellement visibles. Elle débute souvent de manière progressive avec des bousculades, des tapes, mais s’intensifie avec des coups de pieds, de poings, des brûlures, des étouffements ou par l’usage d’objets contondants qui peuvent même aller jusqu’à provoquer des limitations fonctionnelles.
La violence psychologique est, dit-on, la plus blessante et ardue à supporter. Elle se manifeste insidieusement par de la manipulation, de la disqualification et de l’intimidation au moyen d’insultes, d’infantilisation et de dénigrement des qualités personnelles, sociales ou professionnelles. Il s’ensuit une humiliation qui fait perdre la confiance en soi et qui provoque un sentiment de dévalorisation.
La violence sexuelle consiste à exiger des activités sexuelles sans le consentement de l’autre. Elle peut se faire sans l’usage de la violence physique et elle peut même être présente au sein des couples. Les rapports sexuels imposés en sont un exemple, tout comme les caresses obligées.
La violence sociale se manifeste en isolant une personne de sa famille, de ses amis, de ses collègues de travail. Cette stratégie vise à rendre l’autre de plus en plus démuni et impuissant devant la violence. La surveillance de l’autre et la séquestration en sont des exemples typiques notamment chez les gens jaloux et possessifs.
La violence financière consiste à faire dépendre financièrement une personne envers son conjoint. Les décisions du ménage concernant l’argent et les biens restent sous l’emprise du conjoint violent. Ce comportement peut aller jusqu’à la dilapidation des biens de l’autre.
Enfin, la violence administrative, quant à elle, est la confiscation de documents importants qui empêche l’un des conjoints de quitter la maison (passeport, cartes d’identité, diplômes, carnet de santé des enfants).