Myriophylle à Lac-Sergent: une lutte sur plusieurs fronts

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Par Denise Paquin
Myriophylle à Lac-Sergent: une lutte sur plusieurs fronts

Si Québec s’est engagé à lutter contre les plantes envahissantes dans les lacs, la ville de Lac-Sergent ne sait pas comment ce nouveau programme s’appliquera. Mais ce programme devient un nouvel outil dans la lutte au myriophylle à épis. «On n’a pas les détails», affirme le maire Yves Bédard qui a suivi avec intérêt l’annonce, le 18 juillet, d’un programme de 8 M$ pour détecter, contrôler et éliminer les plantes nuisibles dans les lacs, dont le myriophylle à épis. Québec alloue 1,25 M$ par année sur cinq ans à la Fondation de la faune du Québec pour mettre sur pied et gérer le Programme pour la lutte contre les plantes exotiques envahissantes. Cette annonce est la réponse à une mobilisation d’urgence de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et d’une vingtaine d’organisations concernées par la prolifération du myriophylle à épis le 16 juillet à Montréal.

Les hélices des bateaux à moteur et l’apport de nutriments contribuent à la prolifération du myriophylle à épis. Photo – Archives
Au Québec, les eaux de plus de180 lacs sont colonisée par des plantes exotiques envahissantes. Le myriophylle à épis, qu’on retrouve depuis plusieurs années dans le lac Sergent, est surnommé la plante «zombie» parce qu’elle se reproduit dès qu’elle est sectionnée. Elle bloque la lumière et réduit l’oxygène dans l’eau, nuisant aux autres espèces végétales et animales. Les hélices des bateaux à moteur et l’apport de nutriments, comme l’azote et le phosphore, contribuent à sa prolifération. Le maire Yves Bédard affirme que la Ville attendra les conclusions du plan directeur de l’eau de la CAPSA avant d’agir. Ce plan a été mis en route l’hiver dernier de concert avec les trois municipalités du bassin versant, soit Lac-Sergent, Saint-Raymond et Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. «Nous aurons en août la diagnose complète du lac. Nous pourrons évaluer les priorités et la méthode à prioriser», indique le maire. Plusieurs méthodes ont été essayées avec plus ou moins de succès dans d’autres régions, de la station de lavage de bateaux à l’arrachage, en passant par la pose d’une toile. Mise aux normes Le myriophylle s’est moins développé cet été, constate M. Bédard. Il attribue cette situation à la sécheresse du début de saison qui a diminué l’apport en nutriments au lac. «Ça nous donne un peu d’espoir», ajoute le maire alors que s’amorce le programme de mise aux normes des installations septiques non conformes. Sur les 118 propriétaires ciblés dans la première des trois phases, 85 ont déjà fait faire les études de sols et 57 ont demandé et obtenu le soutien financier de la Ville qui a adopté un règlement d’emprunt de 800 000$. L’an dernier, après l’abandon du projet d’égout collecteur, 12 propriétaires ont changé leur installation. «On est très encouragés de l’engagement des gens à se mettre à jour, affirme le maire Yves Bédard. On mise sur l’effet d’entraînement.» Il signale que le programme d’inspection des installations se poursuit en parallèle. Quatre propriétaires recevront des avis.    

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