Quand la vie virtuelle prend le dessus

Par jdion

Utilisés par tous et à tout âge, l’Internet (naviguer, chatter sur les réseaux sociaux, envoyer des SMS) et les jeux vidéo ne sont pas mauvais en soi, tout dépend de l’usage qui en est fait et de la finalité envisagée. Certains s’en servent pour s’amuser et agrémenter une vie déjà agréable. Ils peuvent se stimuler avec des jeux qui comportent des intrigues à résoudre ou des habiletés intellectuelles à développer ou vont chercher à améliorer leur dextérité. Il s’agit là d’une utilisation saine des jeux vidéo et d’Internet car il y a un partage de temps entre une vie réelle accomplie et une occupation dans un monde virtuel. On peut toutefois facilement basculer dans l’excès car il s’agit d’un monde sans limite où tout est mis en oeuvre pour qu’on ne s’y ennuie jamais. Personne aujourd’hui ne conteste l’existence du danger d’une dépendance en cette matière. Mais comment déterminer si un usage fréquent des jeux vidéo ou d’Internet demeure raisonnable? Le fait de pratiquer ces activités pendant quelques heures quotidiennement soulève déjà bien des questions. De quoi l’utilisateur a t-il tant besoin? Sa vie lui semble-t-elle vide de sens à l’extérieur des appareils électroniques et cherche-t-il à fuir cet état désagréable d’ennui? Sent-il qu’il a enfin du pouvoir dans sa vie en jouant, par exemple, à des jeux de rôles où son «avatar» (représentation informatique d’un internaute) est une version idéalisée de lui-même? Vit-il de l’anxiété à l’idée de rencontrer des gens et souhaite-il ainsi éviter les contacts avec autrui? D’autres indicateurs peuvent aussi nous permettre de déceler une dépendance: la préoccupation concernant Internet et les jeux vidéo; l’apparition de symptômes de sevrage lorsque ces activités ne sont pas disponibles; la tentative infructueuse de contrôler leur usage; leur utilisation excessive malgré la reconnaissance des effets négatifs; le besoin d’y consacrer de plus en plus de temps pour ressentir le même effet recherché; la perte des intérêts qui existaient avant l’usage abusif d’Internet ou des jeux vidéo. Enfin, chez les enfants et les adolescents qui ne bénéficient pas d’un contrôle parental concernant l’usage des technologies, il n’est pas rare de voir se développer des problèmes de sommeil qui, à leur tour, causent souvent des difficultés d’attention en classe et des problèmes de mémorisation ainsi que de la « cyberrêverie ». Incidemment, les enfants et les adolescents ayant un besoin impératif de s’adonner à du jeu libre, de socialiser et d’interagir avec leurs parents pour leur sain développement psychologique, il serait néfaste de les laisser totalement libres dans ce domaine. La cyberdépendance peut bouleverser notre vie et celle de nos proches. Pour se protéger de celle-ci comme de toutes les autres dépendances, il faut se rappeler que la modération à toujours meilleur goût.

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