Vivre un coup dur et s’en sortir en s’adaptant à la vie, voilà un phénomène qui a toujours existé. On utilise le mot « résilience » pour le nommer. Les scientifiques tentent depuis environ 60 ans d’expliquer pourquoi devant un même traumatisme, une personne peut faire preuve de résilience, alors qu’une autre restera hypothéquée. D’abord, il faut comprendre qu’une expérience est traumatisante de par son intensité et parce qu’elle dépasse la capacité de l’organisme pour lui donner un sens. Dit autrement, un traumatisme est une surcharge de sensations et d’émotions qui n’ont pas de point de référence à l’intérieur de soi. La violence, un accident, la perte d’un enfant, une catastrophe naturelle en sont des exemples. La personne résiliente se distingue par sa capacité à poursuivre son épanouissement malgré la survenue d’un événement traumatisant. (Il faut prendre garde à l’idée répandue qu’elle deviendrait en quelque sorte immunisée contre tout autre traumatisme). Sa vie ne tourne pas autour du traumatisme car celui-ci arrive à s’intégrer à son vécu et la reconstruction post-événement est alors possible. Cette personne arrive à être résiliente puisqu’elle fait du sens en elle-même avec cet événement étranger et dérangeant. Elle accepte de vivre une partie de sa souffrance. Par exemple, un homme devenant handicapé des suites d’un accident, peut renouer avec une intensité de vivre puisqu’il aura fait un travail d’expression de ses peines et ses colères et aura pu comprendre et accepter un nouveau sens à sa vie. Selon certaines recherches, la personne résiliente semblerait pourvoir y parvenir par le biais de quelques traits de personnalité tels que la possibilité d’être heureuse, l’engagement au travail, la sécurité émotionnelle (assurance en soi et en les autres) et la capacité à entretenir des relations sociales saines. Dans tous les cas, le soutien des autres est indispensable. Il aide à avoir la conviction qu’une construction du bonheur est encore possible. Ces gens peuvent être des proches tout comme des acteurs gravitant aux alentours (professeur, voisin, professionnels, etc.) On les appelle ainsi « des tuteurs de résilience ». Enfin, il n’y a pas d’âge pour développer sa capacité de résilience. En somme, la résilience amène la personne à se vivre non pas comme « victime » d’un événement, mais comme une agente de sa propre guérison. Elle ne se fixe pas à ce passé douloureux, mais se propulse vers l’avant à partir de ce passé et l’intègre. Sa vie ne se concentre pas sur la plainte et la victimisation qui attend réparation de la part des autres. Non, elle cherche plutôt à se relier à des éléments positifs de son environnement. Geneviève Lapointe 578, route 138, bur. 210 Neuville 418 909-0577