Des sapins pour bloquer le frasil à Saint-Raymond

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Par Denise Paquin

Le spécialiste Benoît Turcotte, de l’équipe de Brian Morse, reconnaît que l’idée farfelue au premier abord prouve son efficacité depuis une semaine. «On a pensé aux sapins, car ils agissent comme un peigne. Ça n’avait jamais été essayé. L’essai est concluant», a-t-il annoncé lors de son passage à Saint-Raymond jeudi.

L’estacade flottante a été tendue le 9 décembre au kilomètre 24. Trois ballons flottants et 20 sapins ont été fixés à un câble de plastique de 8 centimètres de diamètre qui a été ancré aux rives. Le câble de 70 mètres de long forme un «U» sur la rivière d’une largeur de 50 mètres à cet endroit.

Le couvert de glace s’est déjà formé sur 150 mètres en amont de la structure, a indiqué M. Turcotte. Le câble  peut soutenir une pression de 90 tonnes, mais il n’y en a pas actuellement puisqu’elle est absorbée par la glace sur les rives. «On verra l’impact lors d’un redoux», a-t-il dit.  

L’équipe de l’Université Laval a mis une journée à installer le câble. Avec l’expérience, cela devrait prendre deux fois moins de temps, estime Benoît Turcotte, qui a précisé que le câble devrait être enlevé après la débâcle.

Le test mené au barrage-estacade est aussi positif. «Le frasil a été arrêté tout de suite au moment où on a mis les poutrelles, a indiqué Benoît Turcotte. Depuis trois ans, on n’a jamais vu ça pas de frasil sur la rivière.» Les chercheurs analyseront la possibilité d’installer des vannes gérables dans les pertuis du barrage afin de réduire les manipulations fastidieuses qui ont été effectuées lors de cet essai.

«Ce qui se fait c’est de favoriser un processus qui se fait de façon naturelle», a indiqué M. Turcotte. Par exemple, les travaux au barrage-estacade ont permis d’avancer de une à deux semaines la formation du couvert de glace.

La recherche de sources d’eau dans la nappe phréatique a été décevante, de l’avis du chercheur. Seulement 25% du volume nécessaire a été trouvé. L’eau à 5 ou 6 degrés doit servir à affaiblir le couvert de glace au centre-ville afin de réduire le risque d’embâcle.

Un engin brise-glace

Le maire Daniel Dion a annoncé que la Ville a accordé un contrat de 14 600$ à Pro-Métal Plus, de Deschambault-Grondines, pour réaliser les esquisses et le cahier de charges d’une machine brise-glace.

Le conseil a aussi renouvelé pour 2017 son contrat avec Éco Technologies pour l’opération de la pelle amphibie au dégel. La Ville dispose de deux années d’option après une première entente qui couvrait 2014 à 2016. Le contrat de 56 000$ est majoré de 3%. Il permet à la Ville d’obtenir le service jusqu’à 75 heures. Le temps ensurplus est payé à l’heure. Le ministère de la Sécurité publique défraie la moitié de la facture pour la prévention des inondations.

 

 

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