Un règlement sur les animaux errants à Saint-Basile fait rager

Un règlement sur les animaux errants à Saint-Basile fait rager

Le règlement de Saint-Basile dénoncé avec virulence la semaine dernière sur les réseaux sociaux «sera mis sur la glace en attendant une piste de solution complète», a indiqué le maire Poirier.

Le maire dit qu’il n’avait pas le choix d’adopter son règlement. «Ce n’est pas nous qui avons choisi ça», dit-il, soutenant que la nouvelle loi provinciale adoptée en 2015 a obligé Saint-Basile à revoir ses procédures. Selon lui, la ville ne peut pas garder les animaux plus longtemps parce qu’elle n’a pas de refuge. «Personne au conseil ne veut qu’un animal soit maltraité, mais les conditions pour tenir un refuge sont trop lourdes», explique-t-il.

«C’est inacceptable de passer un tel règlement en 2016», décrie Annie Lévesque, résidente de Saint-Basile et propriétaire d’un centre canin. Une pétition a été déposée au conseil municipal. «C’est émotif. Les gens aiment leurs animaux», reconnaît Annie Lévesque.

Le règlement aurait de toutes façons été appliqué très rarement, défend le maire. En cinq ans, trois chiens ont été euthanasiés, mais les chats ont été plus nombreux, rapporte-t-il. Auparavant, la ville gardait les chiens en cage trois jours. Les chats errants ne sont jamais réclamés. Le maire ajoute que la ville donne les médailles pour chiens et chats. Il y en a environ 480 en circulation. Les animaux avec des médailles sont rapidement remis à leur propriétaire, fait valoir M. Poirier. Les opposants craignent aussi pour les animaux vagabonds des municipalités voisines.

La ville a refusé les services du refuge l’Arche de Kathleen de Saint-Gilbert jugés trop coûteux pour les services dont elle a besoin. Cela coûterait plus de 7000$ à la ville seulement pour capturer et garder les chiens, dit le maire Poirier. La ville reçoit surtout des plaintes pour les chats.

Mme Lévesque comprend que la ville doit respecter un budget, mais «elle a des ajustements à faire». Elle rétorque que l’Arche de Kathleen offre des services à la carte qui représenteraient une infime partie du budget de la ville. Les opposants ont suggéré d’appliquer le principe d’utilisateur-payeur pour les licences des animaux afin de payer les services d’un refuge.

L’Arche de Kathleen recueille les chats depuis quelques semaines en vertu d’une entente avec la SPA de Québec, avise la propriétaire du refuge, Kathleen Marcotte. «Saint-Basile a choisi un moyen drastique», déplore Mme Marcotte, qui présentera une nouvelle offre à la ville.

Proposition rejetée

L’Arche de Kathleen a présenté à la MRC une proposition de services pour toutes les municipalités en décembre dernier, mais les municipalités l’ont refusée parce qu’elle était trop dispendieuse.

Le refuge réclamait 2,75$ par habitant par année uniquement pour s’occuper des chiens. Les maires ont jugé l’offre trop coûteuse et elle ne répondait pas aux besoins des municipalités. Selon sa propriétaire, Kathleen Marcotte, le refuge offre aussi un service à la pièce qui comprend un montant de base par mois et la facturation pour chaque appel.

Les villes de Portneuf et de Cap-Santé ont choisi le service à 2,75$ par habitant. Deschambault-Grondines, Saint-Marc-des-Carrières et Pont-Rouge ont opté pour le service à la pièce.

«Les chats, c’est un gros problème pour les villes», reconnaît Kathleen Marcotte. Elle les recueille dans les cinq municipalités sous contrat en cas d’urgence seulement. Elle a une entente avec la SPA de Québec pour l’hébergement des chats qui n’ont pas été réclamés après 24 heures.  

Plusieurs municipalités font affaire avec la SPA de Québec ou de Shawinigan. Saint-Raymond a un contrat avec un contrôleur animalier local qui recueille les chiens et les chats et Donnacona qui utilisait les services de l’Arche de Kathleen depuis mai 2015 n’a pas renouvellé son entente qui vient de se terminer. Selon le directeur général de la ville, Sylvain Germain, le service était bon, mais incomplet. La ville a lancé un appel d’offres, mais le refuge de Saint-Gilbert n’a pas soumissionné, dit-il. N’ayant obtenu qu’une soumisison qu’elle a rejetée parce qu’elle était trop élevée, la ville est en négociations avec des entreprises pour obtenir un service le 1er septembre.

 

 

 

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