La poubelle des Portneuvois toujours plus verte

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Par Denise Paquin

L’organisme qui gère les déchets de 23 municipalités, dont les 18 de la MRC de Portneuf, amorcera en avril un premier projet pilote visant les entreprises, avec priorité aux supermarchés, et les rues privées.

«On ciblera les grands marchés. C’est un travail urgent de sensibiliser ces entrepreneurs au fait que ces matières soient récupérées pour éviter l’enfouissement. Portneuf est assez avant-gardiste, car on n’a pas de modèle», a déclaré le président de la RRGMRP et maire de Neuville, Bernard Gaudreau, qui présentait le bilan de l’année 2015 le 11 mars à Neuville. Il n’est pas question pour l’instant de rapatrier à Neuville le compostage qui est effectué à Lévis puisque les tarifs sont très compétitifs, a indiqué M. Gaudreau.

La Régie régionale doit étendre sa collecte à tous les producteurs de matières organiques pour arriver à détourner 100% des matières organiques et recyclables de son site d’enfouissement d’ici 2020, et respecter ainsi l’objectif du gouvernement. Un agent de sensibilisation a été embauché pour faire la promotion de la cueillette des matières organiques et de l’emballage.

Toujours plus dans le bac brun

Deux ans après l’implantation de la cueillette des matières organiques, près de 80% des Portneuvois ont adopté le bac brun.

Gaudreau Environnement en a ramassé 5530 tonnes en 2015. C’est 230 tonnes de plus qu’en 2014 et l’équivalent de 855 camions, illustre Bernard Gaudreau.

Le volume serait encore plus élevé si ce n’était des rebuts qui gèlent dans le bac l’hiver, ce qui décourage certains propriétaires. «Il y aura une campagne d’information pour optimiser le bac brun quand il fait froid avec des méthodes pour qu’il soit vidé en totalité», a-t-il annoncé.

Taux de diversion en hausse

Globalement, les citoyens ont détourné l’an dernier 64% de leurs rebuts du site d’enfouissement, une hausse de 3%. Cela signifie qu’encore 36% des vidanges sont enfouies; mais en 2006, c’était 82%.

Cette hausse permet d’assurer que le site ne sera pas rempli avant 35 ans. «Il y a plus de matières, mais cela n’a pas affecté la durée de vie de notre site, d’où l’importance de l’augmentation du taux de diversion», a expliqué le président Bernard Gaudreau.

Les camions de vidanges et de recyclage ont récolté 38 230 tonnes de matières, soit 25 200 de déchets, 7500 de matières recyclables et 5530 de matières organiques. De plus, la station de déshydratation a traité 12 500 tonnes de boues de fosses septiques.

Écocentres achalandés

Les cinq écocentres contribuent de façon exceptionnelle à cette récupération. Les Portneuvois ont effectué 54 342 visites. Ils y ont déposé 19 000 tonnes de matériaux de construction, terre, matériel électronique, peinture, pneus et autres, une hausse de 11%.

Le succès est tel que la Régie prévoit implanter cette année son sixième centre dans une des quatre municipalités qu’elle dessert dans la MRC de la Jacques-Cartier. La dépense est prévue à son budget. Il ne reste qu’à trouver le terrain qui sera probablement à Sainte-Catherine, a laissé entendre Bernard Gaudreau.

La Régie prévoit aussi relocaliser au fond de son site de Neuville le secteur récupération des matériaux de construction, rénovation et démolition et le broyeur à bois afin d’agrandir la surface de dépôt. Un dôme sera érigé pour le tri des matières.

Elle embauchera trois employés pour faire face à la hausse des activités, pour un total d’une vingtaine l’été. Elle a aussi confirmé la nomination de Jean-Luc Mercure et Élaine Verret aux postes de directeur général et secrétaire-trésorière.

La Régie a adopté un budget de 10 750 000$, en hausse de 500 000$, et un gel des quotes-parts des municipalités.

Moins d’enfouissement, moins de méthane

En plus d’assurer la longévité du site d’enfouissement de Neuville, la réduction du volume des matières putrescibles enfouies a un effet positif direct sur l’environnement. En effet, la décomposition des matières putrescibles dans un système d’enfouissement technique en cellules fermées provoque la formation de méthane. Or, ce gaz est 20 fois plus dommageable pour l’environnement que le dioxyde de carbone (CO 2).

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