Il faut consolider les murs de l’église de Pont-Rouge

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin

La Fabrique réalisera d’ici novembre d’importants travaux visant à stabiliser les murs dont la partie haute tend à s’évaser.  

Ce chantier de 216 000$ sera subventionné à 75% par le ministère de la Culture. Le député Michel Matte a annoncé le 29 mars une aide à la restauration de 158 888$.

Signes nombreux

Dans la nef, entre le transept et le portail, le haut des murs tend à s’écarter vers l’extérieur. «C’est le toit qui pèse sur les murs», a expliqué l’architecte Ghislain Dubé, de la firme Delort & Brochu, de Québec.

Le problème est courant dans les églises en raison de l’utilisation de fermes de toit en A, à deux côtés (celles des maisons en ont trois), pour dégager la nef. L’église de Cap-Santé a subi une opération de consolidation en 2009.

Le problème à Pont-Rouge, qui touche principalement le mur nord, avait déjà été consigné dans le carnet de santé de l’édifice réalisé en 2006. Il est devenu une priorité, car les effets du travail de la maçonnerie sont perceptibles.

Les ornements décoratifs sur le mur intérieur nord sont fissurés. Des lézardes courent le long des boiseries. Les pilastres se détachent de leur base.

Une fracture, plus inquiétante, est même apparue entre le jubé et le mur. Les ingénieurs ont installé un appareil de mesure afin d’évaluer l’ampleur du retrait du mur, a expliqué Marie-Ève Hins-Ouellet, ingénieure en structure chez WSP Canada, à Québec.

Si le problème est connu, les solutions aussi, et elles sont limitées. Envisagé au début, le renforcement des fermes de toit par la pose d’un arbalétrier a été mis de côté. «À Pont-Rouge, la toiture est pratiquement neuve. On ne veut pas y retoucher», a indiqué Ghislain Dubé. Écartée également la construction de contreforts, massifs et inesthétiques.

Comme cela a été le cas à Cap-Santé, la solution des tirants s’est imposée. Il s’agit de fixer des tiges d’acier d’environ 2,5 centimètres de diamètre entre les deux murs. Ces tiges sont consolidées par des pièces fixées aux fermes dans le plafond. Quatre à cinq tirants seront posés dans la partie de la nef entre la jonction avec le transept et le portail, évalue Ghislain Dubé. «C’est une solution simple, mais ils vont être visibles», a-t-il précisé. Les tiges sont habituellement peintes en blanc.

«Nous avons un bâtiment exceptionnel, une très belle église et tenons à la garder en bonne forme», a déclaré le président de la Fabrique Louis-Marie Dion. Il a mentionné qu’une collecte de fonds sera réalisée pour boucler le financement.  

Le carnet de santé de l’église, qui permet d’établir la priorité des travaux de restauration au ministère de la Culture, n’est pas épuisé. «D’autres projets sont à venir», a déclaré M. Dion, identifiant en priorité la réparation de la partie extérieure des fenêtres et celle des portes. Mais leur ampleur financière ne devrait pas dépasser la réfection de la toiture qui a coûté 1,1 million $ en 2009.

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