Les enseignants sortent aussi

Les 530 enseignants de la commission scolaire de Portneuf ont joint le mouvement de grève du Front commun intersyndical qui regroupe environ 400  000 travailleurs. Après avoir fait du piquetage devant leur école ce matin, les enseignants se sont rassemblés à l’école secondaire de Donnacona. Ils se sont ensuite déplacés à l’intersection de la route 138. Quelques autres syndiqués de la fonction publique se sont joints à eux.

«C’est bon de se retrouver tout le monde ensemble», a dit le président du Syndicat des enseignants de Portneuf, Jocelyn Thériault. Il était heureux de la grande participation, mais peu surpris en raison du résultat du vote pour la grève. Les enseignants de Portneuf ont voté à 78% pour la grève de six jours le 29 septembre.

Les demandes patronales sont démesurées, selon M. Thériault. Le président du syndicat répète que les offres du gouvernement sont une gifle au visage des enseignants. La présidente régionale de la Fédération des professionnels de l’éducation, Lise Therrien, soutient que les travailleurs veulent conserver les acquis gagnés au fil des ans. «On aime mieux la négo que la grève», dit Mme Therrien. «Il n’y a pas un enseignant ou un professionnel qui est content d’être ici. Ils préféreraient être au travail», a déclaré Jocelyn Thériault.

Selon M. Thériault, la partie patronale dit qu’elle est prête à assouplir sa position sur quelques points à condition que les enseignants laissent tomber toutes leurs demandes et elle ne bouge pas sur les salaires. Le gouvernement a fait le choix de l’intégration et il y a un coût à cela. «Ça demande énormément à l’école. Ce choix doit se traduire concrètement dans les milieux», dit M. Thériault.

Le personnel de soutien scolaire qui a voté à 68% pour la grève a aussi manifesté en grand nombre pour démontrer son mécontentement envers les offres du gouvernement lors de la manifestation du 27 octobre. Une centaine des 330 employés du soutien scolaire membres du Syndicat canadien de la fonction publique affilié à la FTQ ont participé à la manifestation. Selon la présidente du local 1340 du SCFP, Louise Paquin, les employés du soutien scolaire étaient presque tous devant les écoles en matinée.

Selon Mme Paquin, les syndiqués endossent les revendications du Front commun sur les salaires et les régimes de retraite, mais ils souhaitaient aussi faire avancer les négociations à leur table sectorielle. Tout est au point mort, selon la présidente.

Le syndicat regroupe des travailleurs d’une vingtaine de corps d’emploi qui appuient les directions d’école, les enseignants et les professionnels, qui travaillent directement avec les élèves (techniciens en éducation spécialisée, éducatrices en service de garde) ou qui s’occupent de l’entretien des édifices et des équipements, explique Mme Paquin. «On est dans l’ombre, mais on travaille fort aussi», dit la présidente. La convention collective est compliquée, souligne Mme Paquin, parce que les réalités sont différentes en raison du grand éventail d’emplois.

Les grèves tournantes ont pour but de faire avancer les négociations, affirme Mme Therrien. Si elles ne débloquent pas, deux autres jours de grève sont prévus les 12 et 13  novembre.

 

 

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